Selon le bilan établi par la juriste Sabine Brels, d’autres pays se montrent nettement plus protecteurs vis-à-vis des animaux que la France.
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par Myriam Goldminc
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Certains ont inscrit la protection animale dans leur constitution comme la Suisse, l’Allemagne, l’Inde, le Brésil et l’Égypte (qui a le plus récemment inscrit le devoir de gentillesse envers les animaux).
En Nouvelle-Zélande, la condamnation pour un acte de cruauté aggravé sur les animaux peut aller jusqu’à un demi-million de dollars. Aux États-Unis, en Alabama et au Texas, le coupable peut être condamné jusqu’à 10 ans de prison. En France, la condamnation pour des sévices graves sur un animal est au maximum de 30 000 euros d’amende et 2 ans de prison. Notons que les peines maximales sont rarement prononcées.
Au niveau européen, la France fait figure de mauvais élève avec la chasse, les élevages d’animaux à fourrure, la corrida ou le gavage des canards et des oies, etc. Les arguments principaux contre les progrès de la protection animale sont notamment d’ordre économique ou culturels, par exemple au nom de la tradition. Pourtant, des contre-exemples existent. Si l’Espagne autorise toujours la corrida, l’une de ses provinces, la Catalogne, l’a interdite depuis 2010. Les Pays-Bas ont interdit les élevages de fourrure depuis 2012 (pour 2024), alors qu’elle rapportait des milliards d’euros au PNB hollandais. En ce sens, le gouvernement a aidé les éleveurs à se reconvertir en réinjectant des subventions qui étaient destinées auparavant à ce type d’élevage.
En France, le rôle des lobbys de la chasse, de la tauromachie et de l’agriculture industrielle auprès des parlementaires freine encore les avancées de protection animale, sans oublier l’influence de la pensée cartésienne avec le concept de l’animal-machine incapable de souffrir qui est encore bien présent dans l’inconscient collectif !
Sabine Brels est docteure en droit, cofondatrice et directrice du projet Global Animal Law GAL, en ligne: www.globalanimallaw.org.
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