« Tchernobyl, le monde d’après », un film à voir et à faire connaître

Le cinéma les 7 Parnassiens, dans le XIVe arrondissement de Paris, proposait le 26 avril 2018 une projection en avant-première du film Tchernobyl, le monde d’après, produit par l’ONG Enfants de Tchernobyl Belarus. Elle était suivie d’un débat avec les réalisateurs Marc Petitjean et Yves Lenoir,  ainsi qu’Alexey Nesterenko, Tatiana Kotlobai et Liliya Bovkunovich, venus spécialement de Biélorussie.

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par Laurent Samuel
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Un film tout à fait dense et passionnant, qui, sorti à l’occasion du 32e anniversaire de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, survenue le 26 avril 1986, nous montre à la fois l’ampleur et la persistance des mensonges officiels minimisant son impact sur la santé humaine et la nature, et les efforts de quelques passionnés, autour de l’association Belrad, pour effectuer des études indépendantes et contribuer au surgissement de la vérité.

« Il s’agissait au départ de réfuter la thèse du film «Tchernobyl, Fukushima : vivre avec», diffusé par la chaîne ARTE le 26 avril 2016, un film dont le scénario et le tournage ont été contrôlés par le directeur du CEPN — l’officine implantée dans l’établissement du CEA de Fontenay-aux-Roses — Jacques Lochard, également Vice-président de la Commission internationale de protection radiologique (CIPR), affiliée à l’OMS depuis 1956 », explique Yves Lenoir sur le site de l’association Enfants de Tchernobyl Belarus.

Il faut saluer l’exceptionnel effort pédagogique effectué par l’équipe du film, qui permet de s’y retrouver dans les dédales d’un sujet complexe, que les mensonges du lobby nucléaire contribuent à opacifier encore davantage. On aurait aimé toutefois (mais comment tout approfondir en 1 h 45  ?) avoir davantage de détails sur l’ONG Belrad, l’emploi de la pectine pour lutter contre les radiations ou encore l’impact de la catastrophe sur la faune et la flore.

Au cours du débat, Yves Lenoir a annoncé qu’une version du film sous-titrée en russe venait d’être réalisée afin d’être diffusée sur place via l’ONG Belrad, dont les responsables, présents pour cette avant-première, vont rapporter dans leurs bagages sous forme de DVD. Un sous-titrage en portugais est aussi en cours de réalisation.

Le jeu des questions-réponses a permis de constater que la plupart des spectateurs (ou du moins ceux qui sont intervenus) étaient des antinucléaires convaincus, ce qui est souvent le cas pour les projections organisées par des associations. Or, ce documentaire mérite d’être vu par le plus grand nombre. Formons donc le voeu qu’une chaîne nationale comme par exemple Arte – qui diffuse parfois des documentaires critiques sur l’énergie nucléaire (comme ceux de la JNE Laure Noualhat) – inscrive au plus tôt ce film à ses programmes !

Note de l’association Enfants de Tchernobyl Belarus : ce travail ne prendra tout son sens et toute sa portée qu’avec la contribution du plus grand nombre à ses promotion et diffusion. Chacune et chacun est invité à se concerter avec les associations écologiques et anti-nucléaires locales pour organiser une ou plusieurs projections, éventuellement suivies de débats. Pour ce faire prendre contact avec Yves Lenoir. Tél : 01 45 88 63 08. Email : yaj.lenoir@free.fr

Ce film résulte de la mise en forme par le cinéaste Marc Petitjean) d’archives inédites et de témoignages recueillis en juillet 2016 au Belarus par une petite équipe constituée d’Alexey Nesterenko, Mona et Michel Hugot et Yves Lenoir. L’énorme travail de transcription et de traduction a été mené à bien avec le concours de l’association belge Enfants de Tchernobyl ASBL et par Wladimir Tchertkoff.

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