Il y a 40 millions d’années, dans les terres tropicales, vivait un arbre : Laportea gigas, la mère de toutes les orties. Un arbre si apprécié des êtres vivants qu’il finit par pratiquement disparaître. Afin de survivre, il s’adapta et se parât de piquants urticants. Ainsi naquit l’ortie. De fait, il existe 1000 espèces d’urticacées dans le monde. L’Europe en compte 11 et la France, 5. Urtica Dioica, l’ortie dioïque, est la plus connue et c’est elle, le sujet principal de ce livre même si l’auteur retrace sa généalogie botanique.
L’ortie est consommée par l’homme depuis la préhistoire. Or ce n’est que depuis que l’homme sait écrire qu’il a laissé des traces précises de son efficacité, de ses bienfaits nutritifs et médicinaux. Cela fait donc des siècles que les expériences empiriques restent les mêmes et coïncident avec les recherches scientifiques actuelles. Grâce à sa forte teneur en protéines, fer, calcium, potassium, magnésium, phosphore et vitamines, l’ortie a été un légume indispensable à la survie de l’humain. Elle a sauvé bien des gens lors des famines. Jusqu’au XVIème siècle, elle était consommée aussi régulièrement que l’épinard et avait toute sa place dans les fourneaux. L’ortie était aussi utilisée pour ses fibres. Au Danemark, on a retrouvé des linceuls datant de l’âge du bronze confectionné en fibre d’ortie et les uniformes allemands pendant la première guerre mondiale étaient composés de 85% de fibres d’orties. Son utilisation médicinale remonte probablement elle aussi à la préhistoire. Au XXème siècle, de nombreuses études scientifiques ont montré son efficacité dans bien des domaines.
Et puis, elle est tombée en désamour, traitée de mauvaises herbes à bannir de son jardin et de son assiette. Mais on y revient. Et ce livre de Jean-François Astier, naturopathe herboriste, est une mine pour se réconcilier vite avec cette panacée non seulement pour les humains, mais aussi pour les animaux et au potager, pour les légumes.
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Éditions de Terran, 112 pages, 15 € – www.terran.fr
Contact presse : Florence Vaillant. Tél.: 05 61 00 09 86 – f.vaillant@piktos.fr
(Danièle Boone)
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