Pablo Servigne a écrit un livre sur la collapsologie, l’étude des catastrophes. Gauthier Chapelle s’est penché sur « les principes des écosystèmes pour guider notre bioéconomie ». Ces deux biologistes se sont aventurés ensemble dans le domaine de la sociologie. Leur livre est un pavé lancé contre l’idéologie actuellement dominante de la concurrence généralisée dans tous les domaines. Il montre que dans l’ordre du vivant, des sociétés bactériennes aux société humaine, la coopération est hiérarchiquement supérieur à la compétition. Malheureusement, pour le moment, avec l’équivalent de 400 esclaves énergétiques par habitant dans un pays industrialisés, il est aisé de dire aujourd’hui à ses voisins : je n’ai pas besoin de vous, je fais ce que je veux. Les recherches montrent que la richesse entraîne un comportement non altruiste. Les étudiants qui passent par les écoles de business sont égoïstes à l’entrée, mais le deviennent encore plus à la sortie.
Mais la compétition a de sérieux inconvénients. La plupart des animaux et des plantes l’ont bien compris : ils la minimisent et évitent au maximum les comportements d’agression, car ils ont trop à y perdre. Si les humains affrontent l’ère des catastrophes avec une culture de l’égoïsme, ils vont jouer perdant-perdant. Servigne et Chapelle indiquent qu’en milieu hostile la solidarité peut souder les groupes et l’entraide deviendrait alors le comportement courant. C’est là le grand chantier qui arrive et auquel nous prépare ce livre. En définitive et sur le long terme, la loi de la réciprocité concerne l’ensemble du vivant, y compris la sphère humaine.
Le livre est argumenté, avec une biographie impressionnante. Il nous semble cependant que les passages sur un certain déterminisme génétique manquent de cohérence.
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Édition Les Liens qui libèrent, 22 € – www.editionslesliensquiliberent.fr
Contact Presse : Anne Vaudoyer. Tél.: 06 63 04 00 62 – anne@anneetarnaud.com
(Michel Sourrouille)
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