Tous unis pour la nature !

Une belle brochette de fondations et d’associations de protection de la nature (APN) se réunit désormais régulièrement à Paris pour coordonner leurs actions et mieux faire entendre leur voix. Elles ont élaboré une liste de plus de 150 dossiers urgents, résumés dans 19 propositions adressées au gouvernement. Leur but : que la France atteigne en 2020 les objectifs d’Aichi (du nom de la ville japonaise où ils ont été adoptés). Pour Hulot, il y a du boulot…

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par Marc Giraud

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Le 19 septembre dernier, le collectif d’associations tenait une conférence de presse pour présenter ses objectifs. De g à d :Agnès Michelot, Présidente de la SFDE. Samuel Jolivet, Directeur de l’OPIE. Jacques Beall, Vice-Président de Surfrider. Bernard Chevassus, Président d’Humanité et Biodiversité. Allain Bougrain Dubourg, Président de la LPO (et JNE). Jean-David Abel, Vice-Président de FNE. Rémi Luglia, Président de la SNPN. Annabelle Jaegger, Vice-Présidente de la Fondation pour la Nature et l’Homme. François Moutou, Président d’Honneur de la SFEPM (et JNE), Marc Giraud, porte-parole ASPAS (et JNE), Sandrine Bélier, Directrice d’Humanité et Biodiversité – Photo Madline Reynaud, Directrice de l’ASPAS

Les objectifs d’Aichi pour 2011-2020 ont été adoptés au Japon en octobre 2010 par les Parties à la Convention sur la diversité biologique, elle-même adoptée au Sommet de la Terre à Rio en 1992. Ils entendent réduire au moins de moitié le taux de perte d’habitats naturels, avec une sauvegarde de la biodiversité de 17 % des zones terrestres et de 10 % des zones côtières et marines, et un engagement à restaurer au moins 15 % des zones dégradées. En tout cas, c’est sur le papier.

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De son côté, la France a également produit beaucoup de papiers. Elle a ratifié la convention sur la diversité biologique en 1994, soit depuis bientôt un quart de siècle. En 2004, elle s’est dotée d’une stratégie nationale dont l’objectif était de stopper la perte de biodiversité d’ici 2010. Rebelote pour la période 2011-2020 avec une deuxième stratégie nationale. Pour quel résultat sur le terrain ? Un patrimoine écologique français qui continue de s’effondrer. C’est pourquoi les principales associations environnementalistes françaises en appellent au gouvernement pour mettre en œuvre des mesures simples, de bon sens et peu coûteuses qui lui permettront de remplir ses obligations.

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Qui a dit que les associatifs ne savaient pas travailler ensemble ? Après quelques réunions et de nombreux aller-et-retour de mails collectifs, ce groupe de vaillants protecteurs a préparé une liste de 19 priorités dans les domaines des politiques nationales et régionales, de la gouvernance, de la conservation des espèces, de la protection des milieux, du climat et de l’énergie, de l’agriculture et de l’alimentation, et des moyens humains et financiers nécessaires. Ouf ! Ces propositions ont été sélectionnées en fonction de leur importance (parce qu’elles représentent un enjeu essentiel pour atteindre en 2020 les objectifs d’Aichi) ; de leur urgence dans les six mois à venir (parce qu’elles conditionnent la mise en œuvre d’autres propositions, ou pour qu’elles concrétisent rapidement des annonces récentes) ; ou parce qu’elles requièrent une pression forte de la société civile pour avancer.

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Chaque année, ce collectif d’associations actualisera cette plateforme et interpellera le gouvernement sur l’état de prise en compte de ces propositions en fonction du degré d’avancement :

1) Objectifs atteints, promesses tenues, résultats visibles ou prévisibles
2) Objectifs non encore atteints et/ou initiatives insuffisantes
3) Rien n’a été fait ou si peu que sans changement de paradigme les objectifs ne peuvent pas être atteints

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Les 19 propositions du collectif

1 Redonner souffle à la Stratégie nationale pour la Biodiversité (SNB)
2 Relancer la dynamique des Plans Nationaux d’Actions pour les espèces (PNA)
3 Développer l’éducation à l’environnement et à la nature (EEDD)
4 Intégrer pleinement la biodiversité dans les schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET)
5 « Verdir » les instances consultatives, revoir la gouvernance des Établissements publics et réformer la gouvernance du Conseil national de la transition écologique
6 Reconnaître la sensibilité des animaux sauvages
7 Accompagner le retour du loup en France
8 Arrêter la destruction massive des espèces dites « à problème »
9 Conforter et développer le réseau Natura 2000
10 Renforcer la protection des ressources et des milieux marins et littoraux, en particulier Outre-Mer, notamment en maintenant et confortant la conservation du littoral
11 Développer la protection des zones humides
12 Mettre fin à l’exploitation des hydrocarbures sur le territoire national
13 Adosser les enjeux de biodiversité à ceux du climat
14 Accompagner la transition écologique et solidaire de l’agriculture
15 Obtenir une Politique agricole commune (PAC) écoresponsable
16 Protéger nos sols, patrimoine commun
17 Supprimer les incitations à détruire la biodiversité
18 Conforter l’Agence française pour la biodiversité (AFB)
19 Soutenir le travail de connaissance des associations de protection de la nature.

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Pour en savoir plus sur ces 19 propositions

http://www.aspas-nature.org/wp-content/uploads/DP_-19-propositions-sur-la-biodiversite%CC%81-par-les-associations-de-protection-de-la-nature.pdf

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Sur les objectifs d’Aichi

http://www.humanite-biodiversite.fr/document/tout-savoir-sur-la-convention-sur-la-diversite-biologique-et-les-objectifs-d-aichi

http://www.fondationbiodiversite.fr/fr/societe/avec-la-societe/appui-a-la-decision/interfaces-internationales/sbstta-cbd-ocde/objectifs-d-aichi-biodiversite-2011-2020.html

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