Michel Giran nous a quitté

Une cérémonie en mémoire de Michel Giran s’est tenue le 26 août à Vidauban, dans le Var.

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par Dominique Martin Ferrari

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Il faisait très chaud , ce samedi 26 août à Vidauban. Le crématorium était trop petit, et une grande famille entourait Michel. Après un rituel de passage de plusieurs jours conduit selon sa volonté par un prêtre bouddhiste, le corps de Michel est devenu cendres.

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Son urne sera portée par sa fille Carole et ses proches en la terre de Karma Ling, centre d’études et de pratiques bouddhistes savoyard  où il conduisait de longues retraites , organisant à son tour des rencontres inter-religions et inter-traditions. Elles seront répandues dans le jardin des souvenirs et une partie conservée dans un tsakang (http://www.dhagpo-kundreul.org/index.php/fr/le-jardin-du-souvenir).
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Textes poétiques, prières bouddhiques, textes religieux… ont été lus.

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Ils étaient choisis pour nous rappeler l’immense personnalité de celui qu’en famille on surnomme le boss, car petit, il conduisait les embarcations de ses frères, et que nous ses amis, avons au contraire connu comme celui qui s’efface devant l’autre. Vint le bel hommage de son ami Ben, à lui ce « tisseur de liens » (lire ici).

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De son vivant nous avons rêvé, construit des sites, des arborescences, des réseaux, les racines d’un nouveau monde … Il nous a initié à l’importance de l’informatique. Pionnier émerveillé, il a questionné au cours de nos longues discussions philosophiques l’importance des débats autour des choix de progrès, les dangers portés par cette technologie, allant jusqu’à nous demander si l’écologie, notre lien, n’avait pas accentué les fractures sociales dans le monde.

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Nous avons croisé grâce à lui de gens hors normes, des gens improbables, ceux qui savaient, ceux qui parlaient, ceux qui écoutaient. Il en faisait de gerbes foisonnantes et il était bien difficile de le suivre, de l’aider à construire.

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Avec lui, au café des philosophes ou lors des rencontres , même le plus officielles et les plus barbantes, nous bougions des montagnes avec nos mots et ses rêves . Dès qu’on le quittait, les rêves ternissaient et nous perdions la force de conduire ce qu’il avait fait briller sur le chemin.

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Soyons attentifs à ne pas laisser la complexité et le désordre de son héritage devenir de « l’utile », du « rationnel ». Rappelons nous avec lui que nous sommes des nains de jardin et que notre rôle est la transmission et non une certitude conduisant au pouvoir.

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