Voici un communiqué de l’association ICAN (campagne internationale pour abolir les armes nucléaires), qu’il nous a semblé opportun de partager sur le site des JNE car ce sujet capital est largement absent dans la presse nationale et les débats politiques.
Le 26 septembre a été consacré par l’ONU comme Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires. « La France ne soutient pas cette démarche et poursuit la modernisation de son arsenal— tout comme les autres puissances nucléaires — sous prétexte que le contexte stratégique ne le permettrait pas » s’indigne Jean-Marie Collin, membre du comité de pilotage de ICAN France, la campagne internationale pour abolir les armes nucléaires.
Les armes nucléaires sont les seules armes de destruction massive à ne pas être interdites. N’est-ce pas contraire à toutes les évolutions du droit international ?
Pourrait-on imaginer encore 100 ans après l’utilisation massive de gaz dans les plaines du nord de la France et de Belgique que ces armes chimiques soient légales ? Certainement pas.
Pour obtenir l’interdiction définitive de ces armes, plus de la moitié des États de la planète veulent créer un traité d’interdiction des armes nucléaires. L’Autriche va ainsi soumettre à l’Assemblée générale de l’ONU, qui vient d’ouvrir ses travaux, une résolution. Ce traité serait la première étape avant la mise en œuvre d’un processus complet d’élimination des bombes atomiques.
La France prétend se ranger parmi le camp des puissances nucléaires responsables, mais s’oppose fermement à ces négociations qui devraient avoir lieu en 2017. Pourquoi cette absence de « bonne foi » d’aller vers un monde sans armes nucléaires ? De la fierté de faire « la course en tête pour les technologies de dissuasion » (Premier ministre en 2014), aux annonces du doublement du budget de la bombe (6 milliards d’euros) pendant des décennies, sont quelques exemples du non respect de ces engagements.
La France est une nation responsable quand elle adresse à l’ONU un « Ça suffit » aux dirigeants du monde à propos de la guerre en Syrie, quand elle promeut la Déclaration des Droits de l‘Humanité, quand elle obtient une avancée majeure avec la COP 21. La France en votant et en appelant (par des pressions ?) à voter contre ce projet d’interdire les armes nucléaires, adopte une attitude dangereuse favorisant l’insécurité de la planète et de ses habitants.
En octobre, les États voteront à l’Assemblée générale de l’ONU pour commencer des négociation d’un traité d’interdiction en 2017. C’est une opportunité historique, il est nécessaire que tous les gouvernements votent oui.
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