Dans son entretien accordé à la chaîne 3 de la radio algérienne, mardi 20 septembre 2016, le ministre de l’Energie, Noureddine Bouterfa, a annoncé avoir demandé à Sonatrach de s’impliquer dans le renouvelable et de faire comme toutes les grandes sociétés pétrolières mondiales qui sont en train, a-t-il fait remarquer, d’investir dans ce créneau.
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par M’hamed Rebah
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Le ministre de l’Energie motive cette option par la nécessité d’avoir les meilleurs atouts pour réaliser le programme national de développement des énergies renouvelables. Immédiatement après, Sonatrach a fait savoir qu’elle va lancer avant la fin 2016 avec le groupe pétrolier italien ENI, la réalisation d’une centrale photovoltaïque à Ouargla dans le cadre du renforcement de leur partenariat énergétique stratégique.
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Cette centrale photovoltaïque d’une capacité de 10 mégawatts alimentera les installations du champ de Bir Rebaa. Le ministre considère que c’est – « peut-être », nuance-t-il – la nouveauté par rapport au programme des renouvelables. En fait, il faut s’interroger s’il ne s’agit pas de l’amorce d’un redéploiement de Sonatrach vers les énergies renouvelables, qui serait plus prometteur que l’investissement dans les projets d’exploitation des gaz de schiste qu’elle avait commencé à envisager.
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Le communiqué de la société pétrolière algérienne fait observer que « ENI, partenaire historique de Sonatrach dans le secteur des hydrocarbures, concentre depuis quelques années ses investissements dans la recherche de solutions technologiques dans les énergies renouvelables ». Le communiqué conclut en soulignant que « les deux parties (ENI et Sonatrach) ont convenu de continuer à travailler ensemble pour établir un accord de coopération plus élargi dans une perspective de partenariat dans le domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique ».
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Il faut rappeler que Sonatrach avait créé en 2002 avec Sonelgaz et la société privée SIM (Semoulerie industrielle de la Mitidja), la société New Energy Algeria (NEAL), dédiée à la promotion et au développement des énergies nouvelles et renouvelables, qui a été remplacée en 2013 par SKTM (Sharikat kahraba oua takat moutadjadida), filiale de Sonelgaz dont la mission principale est la prise en charge des réseaux du sud et des énergies renouvelables.
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NEAL avait l’ambition, en novembre 2007, de commencer à réaliser un projet d’exportation de l’électricité solaire d’Adrar à Aachen (Aix La Chapelle en Allemagne), via un câble de 3 000 km de long. Mais, très vite, il est apparu que l’écueil qui empêchait le lancement du projet était d’ordre financier. A l’époque, les responsables algériens disaient à ceux qui voulaient promouvoir la production d’électricité solaire dans le désert algérien, que l’Algérie demande un véritable transfert de technologie et l’assurance que l’électricité produite trouvera preneur. Ils faisaient remarquer que l’Algérie avait déjà du mal à exporter son gaz, qu’est-ce que ce serait alors avec l’électricité solaire. La problématique n’a pas changé.
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Cet article a été publié dans le quotidien algérois Reporters.
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