Coïncidence de calendrier : ce mardi 9 février 2016, le sort du loup est discuté dans deux lieux différents. À Lyon, le collectif d’associations CAP Loup est reçu par le préfet d’Auvergne-Rhône-Alpes, coordinateur du plan loup. Ce même jour à Paris, le CNPN (Conseil national de la protection de la nature) doit se prononcer sur un projet d’arrêté de tirs de loups supplémentaires.
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par Marc Giraud
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Le plafond de 36 loups à tuer au cours de cette saison est déjà presque atteint par les tirs officiels (34 loups abattus) et dépassé par la totalité des animaux morts (une quarantaine). Malgré le manque d’efficacité et de légalité de cette chasse aux loups qui ne dit pas son nom, un projet de tirs supplémentaires doit être discuté. Ce projet doit être examiné au moment où les associations spécialisées dans la défense des loups, regroupées dans le collectif CAP Loup, font leurs propositions… Malgré des manifestations de rue très réussies en janvier à Lyon et à Nice en faveur des prédateurs, on peut craindre le pire pour l’avenir de nos prédateurs : le mot de « cohabitation » a totalement disparu des discours officiels…
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Suite à la demande de CAP Loup en novembre dernier, quatre de ses représentants entendent proposer au préfet des demandes qui relèvent directement de sa fonction de coordinateur des autres préfets sur le plan loup (et sachant que le collectif avait déjà été reçu il y a un an par son prédécesseur) :
– un meilleur respect de la réglementation par les préfets (on constate trop d’arrêtés préfectoraux jugés illégaux et suspendus);
– une meilleure anticipation des préfets dans les zones de recolonisation nouvelle par les loups : les préfets devraient rapidement, et même en amont encourager les mesures de protection des troupeaux, au lieu d’envisager tout de suite des abattages;
– une meilleure transparence des services de l’État, en particulier les préfectures qui refusent souvent de transmettre des informations aux associations (bilans détaillés des attaques, des protections des troupeaux, cas de mortalité de loups…).
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Les représentants de CAP Loup vont également demander au préfet de faire passer à la ministre ses requêtes, car celle-ci refuse de les recevoir :
– annuler le projet d’arrêté de tir de 6 ou 10 loups supplémentaires;
– stopper cette chasse aux loups qui ne fait pas baisser la prédation sur le bétail;
-mettre en place un système incitatif pour les éleveurs (indemnisation si, et seulement s’il y a une protection des troupeaux).
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Le 9 février est aussi la date du passage du projet d’arrêté de tirs supplémentaires devant le CNPN. Malheureusement, le CNPN avait donné un avis favorable pour le précédent arrêté, ainsi qu’en 2014. Il serait choquant, dans ce contexte où l’on constate que bien trop de troupeaux en zones à loups ne sont même pas protégés que le CNPN donne encore un avis favorable à toujours plus d’abattage. Quoi qu’il en soit, la ministre prendra son arrêté quel que soit l’avis du CNPN, qui n’est que consultatif…
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Contact Pierre Rigaux (CAP Loup) : 06 84 49 58 10
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