L’état de dégradation de la planète nous renvoie à nous-même et nous ne pourrons pas résoudre les problèmes écologiques sans prendre en compte les distorsions psychologiques dans lesquels ils sont apparus. L’écologie intérieure est un domaine vaste, difficile à définir en quelques lignes, mais force est de constater que nous sommes dans une société de plus en plus déconnectée de la nature. Pour Armelle Six, l’écologie commence par une profonde reconnexion à soi. La conscience écologique relie spirituellement, psychologiquement et physiquement l’humanité à ses racines planétaires. Bernard Boisson (JNE) qui signe un article sur l’écopsychologie, explique que la dissociation de l’humain avec la nature est une relation pathogène mais ce qui pose problème dans la dissociation humain/nature, c’est que la conscience professionnelle ou sociale, qui en manifeste les symptômes, n’en souffre pas, et n’a donc pas le pouvoir vital pour s’en alerter elle-même. Cette distanciation entre le monde du dedans et le monde du dehors est sans doute en bonne partie à l’origine du malaise sociétal actuel. Il faut donc se restructurer en laissant s’exprimer notre sensibilité au contact de la nature. Ce dont nous avons le plus besoin pour sauver la planète, disait le sage bouddhiste Thich Nhat Hanh, c’est d’écouter en nous les échos de la Terre qui pleure.
Danièle Boone
3e millénaire n° 117 – automne 2015, 8,50 € – www.revue3emillenaire.com
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