Les plantes ont-elles un sexe ? Histoire d’une découverte par Fleur Daugey (JNE)

Plantes-sexe
Aujourd’hui, la sexualité des plantes nous paraît aussi naturelle que celle des animaux. Pourtant, elle a été niée par les botanistes de la naissance de leur discipline dans l’Antiquité jusqu’à la fin du XVIIème siècle. Après avoir exposé un « panorama de la sexualité végétale » telle qu’on la connaît aujourd’hui, Fleur Daugey interroge l’histoire. Les jardiniers assyriens du VIIIème siècle avant notre ère donnaient un coup de pouce à la reproduction naturelle des palmiers dattiers en secouant énergiquement les fleurs des arbres mâles remplies de pollen au dessus des fleurs des arbres femelles. Malgré tout, il ne leur vint pas, ni aux savants de l’époque, qu’elles pouvaient avoir une sexualité. En explorant la mythologie, Fleur Daugey met même en évidence que, très vite, la plante est devenu un symbole de pureté, de virginité. Dans le même temps, paradoxalement, les fleurs, la rose par exemple, sont également associées à la débauche.

Au Moyen-Âge, la plante n’est plus étudiée de visu. On se contente de reprendre ce qui a été transmis dans les textes anciens et on s’intéresse principalement à ses vertus médicinales. Mais, dans le même temps, la symbolique des plantes reste forte. Elle oscille entre la pureté (lys et rose sont les fleurs de la Vierge Marie) et le souffre (arbre de vits du roman de la rose). Il faut attendre le XVIème siècle, pour que l’observation directe reprenne et ouvre le chemin des découvertes. C’est seulement à la fin du XVIIème siècle que Camerarius découvre la sexualité des plantes. Enfin, au XIXème siècle, Darwin perce véritablement le secrets des fleurs en découvrant que leurs attributs servant à attirer les insectes et à les charger de pollen avant qu’ils ne visitent la plante suivante, constituent des stratagèmes qui ont évolué afin d’assurer le succès de la reproduction croisée. Mendel quant à lui a posé les premières pierres de la génétique. La réponse à la question posée dans le titre étant résolue, le livre s’arrête toutefois, dans un ultime chapitre, l’auteur aborde très succinctement l’histoire de la botanique et de la symbolique des plantes et des fleurs dans les cultures non occidentales, le monde arabe, l’Inde ancienne et la Chine ancienne. A noter également, la très belle iconographie réunie pour illustrer ce fort agréable ouvrage.


Éditions Ulmer, 160 pages, 22 €  – www.editions-ulmer.fr
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(Danièle Boone)