La parallaxe de Mercator par Jean-Philippe Debleds

Mercator
Le titre du livre se réfère aux planisphères occidentaux qui surreprésentent les zones tempérées nord et sous-estiment d’autant le reste de la planète. Or, les nombreuses autres inégalités nord-sud ne sont pas prêtes de s’estomper. En effet, sur l’espace fini de la Terre, avec plus de 7 milliards d’habitants humains en 2015, peut-on décemment continuer de parler de croissance ? Bien sûr que non. Pourtant c’est bien le discours des pays développés alors que leur impact global est probablement déjà irréversible. N’oublions pas que « croissance » voire « développement » se réfèrent exclusivement à l’espèce humaine, pourtant de manière bien inégale, mais jamais aux millions d’autres espèces dont l’avenir est systématiquement compromis par cette fuite en avant.


Avec une argumentation solide, variée, documentée, allant de l’économie à la géopolitique, de l’écologie au droit, de l’intelligence aux religions, l’auteur de ce volumineux ouvrage dresse un constat assez réaliste mais peu optimiste de la situation, même si quelques pistes intéressantes sont suggérées à la fin. Le souci majeur des hommes politiques étant d’être réélus, aucun n’osera poser les bonnes questions et engager les bonnes réformes. Elles seront malheureusement imposées aux générations à venir, ce qui revient à dire que le début de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen « tous les hommes naissent égaux… » n’est déjà plus vrai. Le poids de la dette et l’accumulation des pollutions reposent sur les enfants à venir. A lire, à réfléchir.


TheBookEdition.com, 752 pages, 22 € (version pdf : 6,00 €) –  www.thebookedition.com
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(François Moutou)