Le chef de l’Etat français vient de promettre un milliard d’euros sur trois ans, pour que la totalité des collégiens français dispose d’un outil numérique.
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par Marie-Hélène Léon
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Si des cours destinés à bien utiliser les ressources disponibles sur Internet, c’est-à-dire savoir les rechercher, trouver les informations justes, distinguer les vraies des fausses, sont d’importance (cela fait partie des missions de l’école), le pendant matériel n’est pas une bonne nouvelle, pour la santé des jeunes et celle de la planète.
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De nombreux collégiens disposent déjà d’outils informatiques chez eux : tablettes, ordinateurs de bureau ou portables… Fournir un ordinateur supplémentaire en plus de celui qu’ils possèdent, pose clairement la question du gaspillage.
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La croissance des déchets électroniques est telle que les Nations Unies viennent de lancer une alerte. L’étude de Global E-Waste Monitor 2014, démontre qu’en 2014, environ 42 milliards de kilos de déchets d’équipements électroniques et électriques étaient mis au rebut, soit 6 kilos par être humain.
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Et le système d’obsolescence programmée est toujours actif. Dernièrement, le site Green IT expliquait que le Macbook Retina 2015 est irréparable et révélait une intéressante enquête sur les déchets électroniques.
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Au coût financier exorbitant du tout-numérique à l’école, s’ajoutent donc le coût écologique et le coût humain en termes de santé publique. Non seulement de nombreuses toxines sont contenues dans les déchets électroniques, mais encourager les élèves déjà rivés sur leur téléphone mobile à chaque interclasse, à utiliser à nouveau un écran en cours, risque d’entraîner des problèmes de santé (troubles visuels et posturaux, apparition de biais cognitifs). Il est urgent de (re)lire le rapport de l’Académie de sciences qui détaille et précise les risques liés aux écrans. Le chef de l’Etat l’a-t-il lu ?
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Pour connaître les actions liées à l’environnement à l’école : reseauecoleetnature.org
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