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On pourrait titre ce livre « L’âge de la fragilité » et sous-titrer « les impasses de la toute-puissance ». C’est en effet une caractéristique de notre société, l’oxymore, le rapprochement impossible tel « développement » et « durable ». Le fondement de notre avenir est bien celui-là, c’est notre toute-puissance qui fait notre fragilité. Le titre en librairie, « Osons rester humain », met l’accent sur le transhumanisme, l’homme « augmenté » grâce à nos prouesses technologiques, ce que Geneviève Azam appelle « un monde cyborg ». Mais tout ce qui est techniquement possible sera-t-il forcément réalisé ? Contre cette idéologie contemporaine, l’auteure prône un humanisme concret, nourrit des liens organiques entre les vivants et les écosystèmes, adepte de l’autolimitation.
Selon son point de vue, il faut renverser notre attitude à l’égard de la nature, s’éloigner du dualisme qui nous rend étranger à la biosphère, passer d’un anthropocentrisme à un biocentrisme. Elle l’affirme, « l’écologie enveloppe la totalité de la vie sociale ». Le livre est en fait traversé par une évidence, l’accablement qui nous étreint face au pillage accéléré de notre petite planète et le réconfort tiré des dizaines de milliers de mouvements qui résistent à notre sur-puissance.
Geneviève Azam déroule une analyse perspicace, avec beaucoup de références, elle est professeur de philosophie. Attention cependant, ce livre s’adresse à un public averti, le vocabulaire utilisé est souvent complexe et le raisonnement parfois difficile à suivre. Mais nous ne pouvons qu’être en accord avec sa conclusion, la nécessité d’une déclaration universelle des droits de la Terre.
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Éditions Les liens qui libèrent, 226 pages, 18 € – www.editionslesliensquiliberent.fr
Contact presse : Anne Vaudoyer. Tél. : 06 63 04 00 62 – avaudoyer@gmail.com
(Michel Sourrouille)
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