Décès de Pierre Paillard

Membre des JNE depuis de longues années, l’explorateur et naturaliste Pierre Paillard est décédé le 27 mars 2015 des suites d’une longue maladie qu’il combattait avec courage. Auteur aux multiples facettes, photographe de nature, il était entre autres un spécialiste reconnu de la Papouasie-Nouvelle Guinée et un grand connaisseur de la forêt amazonienne. Ses obsèques ont eu lieu le 2 avril dans les Pyrénées.

 

par Benoit Grison

 

PierrePaillard
Pierre Paillard – photo tirée de son livre sur les Mygales (1991)

Né en 1932 dans le Val de Loire, Pierre Paillard a eu très tôt le goût des destinations lointaines, voyageant en Afrique centrale dès l’âge de 19 ans et partageant alors la vie des habitants de la sylve congolaise, une expérience qui le marqua durablement.

 

Géographe de formation, il garda toute sa vie une passion pour les cultures autres et la nature équatoriale. A la fin des années 1950, il effectue un périple en solitaire dans les montagnes de Nouvelle-Guinée, alors peu explorées, puis sur le fleuve Sepik. Il en ramènera un livre réédité en 2006 sous le titre Seul chez les Papous, devenu un classique du genre.

 

Sociétaire des Explorateurs Français, il mena ces dernières décennies plusieurs expéditions de longue durée, en Extrême-Orient et en Amazonie, constituant une photothèque d’Histoire Naturelle impressionnante par sa richesse et sa qualité. Pierre était un grand connaisseur de poissons en tout genre, qu’il s’agisse de brochets de la Loire, de silures glanes, ou bien encore des piranhas et autres tambaquis amazoniens, au centre de son dernier ouvrage paru, Les Dents de l’Amazone (2012).

 

Naturaliste éclectique, il se passionnait également pour bien d’autres sujets zoologiques. Son intérêt pour la cryptozoologie, cette science des animaux problématiques, l’avait rapproché d’un autre JNE, feu notre ami Jean-Jacques Barloy : il fut ainsi l’un des premiers à soulever la question d’une survivance possible du thylacine, le « tigre marsupial », en Papouasie…

 

Et il voua aussi une passion peu commune aux mygales tropicales, ces araignées mal aimées, auxquelles il consacra un livre superbement illustré. Pierre était un homme charmant, un conteur captivant et érudit, dont l’excessive modestie était le seul défaut véritable.

 

Nous nous associons à la douleur de sa famille et de ses proches.