…
Muselés par le chantage financier de ceux qui les subventionnent, formatés par une pensée unique stéréotypée, les protecteurs de la nature, de la vraie nature sauvage et indomptée, ont presque disparu. Aujourd’hui, ils sont devenus des gestionnaires de « biodiversité », obsédés par le maintien des milieux ouverts, alors que la forêt, avec ses différentes strates, représente notre écosystème le plus varié. Les mêmes se battent d’ailleurs contre la déforestation sous les tropiques… En faisant référence aux écrits d’un autre JNE, Fabrice Nicolino, l’écologue Jean-Claude Génot tacle au passage FNE pour sa caution néfaste, au cours du Grenelle de l’Environnement, de l’exploitation ultra productiviste de nos forêts. Même des forestiers se sont alors sentis trahis…
Plus la nature naturelle disparaît, et plus ses gestionnaires l’artificialisent afin de sauver l’espèce rare, jusqu’à l’acharnement thérapeutique le plus irréaliste, comme nous le montre le cas du grand hamster en Alsace. En appuyant ses réflexions sur ses voyages (Pologne, Tanzanie, Polynésie…), Génot termine par notre hantise des espèces invasives, qu’il considère plus comme des indicatrices des bouleversements actuels que comme leurs causes. Avec ce constat : la nature a toujours été en mouvement, celle d’aujourd’hui est marquée par les hommes, elle a une énorme faculté de résilience, et il serait temps, enfin, d’accepter que quelque chose échappe à notre volonté tyrannique de tout maîtriser. Tous ceux qui pensent sauvegarder la nature devraient lire en urgence ce livre pertinent, qui défriche nos idées arrêtées pour mieux défendre les vraies friches. On y sent le souffle de Thoreau, de Hainard et de Terrasson…
…
Éditions L’Harmattan, 18,50 € – www.editions-harmattan.fr
Contact presse : Emmanuelle Mouche. Tél. 01 40 46 79 22 – emmanuelle.mouche@harmattan.fr
(Marc Giraud)