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La peur est un sentiment de forte inquiétude en présence ou à la pensée d’un danger, d’une menace. Selon cette définition de dictionnaire, tous les citoyens sans exception devraient avoir peur de la menace climatique, de l’épuisement des ressources fossiles, de la perte de biodiversité, etc. C’est pourquoi vouloir faire un livre sur « Le marketing de la peur » pour « redonner confiance » semble de parti pris. En fait le titre n’est pas à l’image du contenu que voudrait donner Serge Michels à son ouvrage : en situation de crise, les entreprises ont intérêt à communiquer sur la réalité. C’est loupé ! Serge Michels oppose l’émotion à la raison alors qu’il s’agirait de réfléchir ensemble. Il voudrait une pédagogie de la complexité alors qu’il pratique la démagogie de la simplicité. Ce serait le club de Rome qui a fondé le développement durable, René Dumont serait un inconnu en 1974, la Fondation Sciences citoyennes serait source de danger pour la science, il y aurait les bons lanceurs d’alerte mais surtout les mauvais, prêcher l’apocalypse c’est très vilain, etc.
Le livre est constitué de petits paragraphes superficiels et orientés. La seule base scientifique sur laquelle s’appuie Serge Michels est une étude de « l’agence protéines »… dirigée par Serge Michels. Il indique en conclusion que « la peur se nourrit de l’ignorance ». Il voudrait ne pas entretenir cette ignorance, mais il n’est pas suffisant pour cela de souhaiter que les entreprises veillent à l’acceptabilité sociale de leurs décisions. Quand il n’y a pas de contre-pouvoirs comme à l’heure actuelle, elles se contentent de greenwashing. Il ne faut pas se vouloir complice de cet état de fait.
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Édition Eyrolles, 208 pages, 22€ – www.editions-eyrolles.com
Contact presse : Sabine JACQUIER. Tél. : 01 44 41 46 03 – sjacquier@eyrolles.com
(Michel Sourrouille)