Pauvres loups, pauvres médias

À la manif des éleveurs à Paris, le 27 novembre dernier, avec leurs brebis au pied de la tour Eiffel, tous les grands médias étaient là. Quasiment aucun n’a fait son métier. On s’est contentés de filmer l’événement, sans réfléchir, sans aller écouter d’autres opinions, sans chercher d’info équilibrée. L’info est devenue de l’intox. Hooooouuuu !

 

par Marc Giraud

 

Manif d'éleveurs au Champ de Mars le 27 novembre 2014 @ Marc Giraud
Manifestation d’éleveurs au Champ de Mars le 27 novembre 2014 @ Marc Giraud

 

C’était donc, une fois de plus, le grand jour des éleveurs, qu’on a encore, et encore entendus réclamer la peau du loup. Il n’est évidemment pas question d’éluder leurs difficultés, qui mériteraient mieux qu’une condescendance éphémère, mais de chercher une info impartiale, solide, honnête, sur les vrais problèmes de la filière ovine. Car l’avenir des petits éleveurs est incertain, avec ou sans loup. Arrêtons de focaliser sur une vie sauvage déjà bien mal en point, et de faire confiance à ces cancres de la zoologie que sont les lieutenants de louveterie, qui prennent les chats pour des tigres…

 

On n’imaginerait pas faire des reportages sur l’automobile que sous l’angle unique des accidentés de la route (et pourtant dans ce cas, il y a mort d’homme). C’est néanmoins ce que les médias font aujourd’hui avec le loup, qui n’existe plus à leurs yeux que comme un potentiel croqueur de brebis. Rien d’autre.

 

À tous les journalistes qui désireraient évoquer un peu plus sérieusement le sujet, je ne saurais trop conseiller de se renseigner sur les vraies difficultés financières de la filière ovine, qui ne survit que grâce aux subventions de citoyens largement favorables au loup. Les associations le disent depuis fort longtemps sans arriver à se faire entendre. Il existe pourtant des documents fort bien réalisés sur le sujet. Celui de CAP Loup est excellent.

 

A lire aussi en cliquant ici, la tribune d’un scientifique, Thierry Lodé, sur le loup. Parce que quelqu’un qui ne bêle pas avec les moutons, ça fait tellement de bien…

 

Selon l’ASPAS, 14 loups ont été tués en France depuis trois mois, ce pour quoi l’administration commence à être pudique. Sans compter les petits morts de faim pour la louve allaitante, le braconnage, les accidents de la route en grande partie dus à l’état des loups ayant été empoisonnés…