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Professeur d’histoire de l’environnement à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en –Yvelines, Grégory Quenet nous livre un ouvrage universitaire d’une lecture ardue. Partant du principe que cette histoire a commencé aux Etats-Unis dans les années 1970, il passe en revue tous les auteurs anglo-saxons qui, à un titre ou un autre, ont abordé le sujet.
Il ne manque pas d’évoquer les pionniers comme Thoreau, John Muir ou, plus près de nous, Rachel Carson et son brûlot Le printemps silencieux (1962). Mais il se croit obligé de citer tous les auteurs qui, en leur temps, ont abordé la protection de la nature, la défense de l’environnement ou un plaidoyer pour une vie naturelle. Cela fait beaucoup. Heureusement, il insiste sur la notion de wilderness (sauvagerie), qui est en effet l’apanage de l’écologie américaine mais n’a pas vraiment cours en Europe.
Lorsqu’il aborde « les historiens français de l’environnement », il manque complètement sa cible en ne se référant qu’aux historiens des Annales que furent Marc Bloch, Lucien Febvre et Fernand Braudel. Ces éminents chercheurs n’ont jamais abordé spécifiquement les problèmes d’environnement, sauf Emmanuel Le Roy Ladurie avec son étude du climat au Moyen-Age (Montaillou, village occitan). Mais ces brillants historiens ont mené leurs travaux bien avant la préoccupation écologique, née justement dans les années 1970, comme ailleurs.
Quant à la colonisation, qui offre un bon exemple de préoccupation environnementale, Grégory Quenet n’étudie que la colonisation de l’Amérique, alors que c’est en Afrique que nos ingénieurs agronomes ou nos forestiers ont testé leurs méthodes. Dommage.
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Éditions Champ Vallon, collection « L’environnement a une histoire », 300 pages, 23 €
www.champ-vallon.com
Contact presse : Myriam Monteiro-Braz. Tél.: 04 50 56 15 51 / 06 07 17 50 48
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(Roger Cans)