Plus de cinquante ans après les explosions et expérimentations nucléaires effectuées par la France dans le Sahara algérien, alors sous occupation coloniale, leurs effets sur la population et sur l’environnement sont toujours visibles, comme l’ont montré ce jeudi 13 février 2014, une nouvelle fois, les images de la télévision algérienne.
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par M’hamed Rebah
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Les Algériens ont à plusieurs reprises demandé à la France la réparation de ces séquelles qui restent encore enveloppées du voile du secret défense que les autorités françaises refusent de lever sur les archives se rapportant aux populations locales concernées et aux personnes, des combattants de la lutte de libération qui étaient prisonniers et qui ont été utilisés comme cobayes dans ces expérimentations.
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Les archives permettront également de localiser avec exactitude les lieux où ont été déposés ou enfouis les déchets radioactifs et le matériel contaminé et de procéder à la dépollution et la réhabilitation des sites contaminés de Reggane (Hammoudia et Reggane-plateau) et In Ecker (Taouriret Tan Afella et Tan Attaram).
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Selon le quotidien français le Parisien, cité par son confrère le Monde, une carte de l’armée française de 1960, déclassifiée en 2013, montre que les retombées radioactives du premier essai nucléaire français dans le Sahara algérien ont été beaucoup plus importantes que celles admises à l’époque, s’étendant à toute l’Afrique de l’Ouest et au sud de l’Europe.
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Commentant cette carte, le Parisien fait observer que la carte montre que, « jusqu’au treizième jour suivant l’explosion aérienne, le 13 février 1960, de Gerboise Bleue, la première bombe française, les retombées radioactives se sont étendues à toute l’Afrique de l’Ouest, au sud-est jusqu’à la Centrafrique, ainsi qu’au nord, sur la côte espagnole et la Sicile ».
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D’après le Parisien, « les militaires reconnaissent qu’à certains endroits les normes de sécurité ont été largement dépassées : à Arak, près de Tamanrasset, où l’eau a été fortement contaminée, mais aussi dans la capitale tchadienne de N’Djamena ». Pour Bruno Barillot, un spécialiste des essais nucléaires cité par le Parisien, « certains radioéléments éjectés par les explosions aériennes, tel l’iode 131 ou le césium 137, ont pu être inhalés par les populations ». Il rappelle que « personne n’ignore aujourd’hui que ces éléments radioactifs sont à l’origine de cancers ou de maladies cardio-vasculaires ».
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Cette première expérience effectuée le 13 février 1960, sous le nom de Gerboise bleue, fut suivie par Gerboise blanche, 1er avril 1960, puis Gerboise rouge, le 27 décembre 1960, Gerboise verte, le 25 avril 1961, et une autre expérience le 7 novembre 1961 (toutes au sud de Reggane). Le lundi 18 mars 1963, alors que l’Algérie était indépendante depuis moins d’un an, le gouvernement français a fait exploser une nouvelle bombe atomique expérimentale, souterraine, au Sahara, à In Ekker, à150 km au nord de Tamanrasset. En 1985, la télévision algérienne a diffusé un film documentaire (en 35 mm), Algérie, combien je vous aime, réalisé par Azzedine Meddour (décédé le 16 mai 2000) qui, sur la base de témoignages directs, révélait pour la première fois au grand public que des prisonniers de guerre algériens avaient été utilisés comme cobayes durant ces expériences nucléaires françaises.
.Cet article est paru dans Reporters (quotidien algérien).
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