Dans l’ombre de Mary : la promesse de Walt Disney

Dans chaque adulte, on peut trouver un enfant blessé. C’est peut-être l’une des clés de ce film très réussi, qui oppose deux personnalités fortes : Walt Disney et Pamela Travers, l’auteure de Mary Poppins.

 

par Marc Giraud

185-dans-lombre-de-maryC’est aussi – et c’est là ce qui peut intéresser les journalistes, les écrivains ou les scénaristes – l’opposition entre deux conceptions d’une même œuvre, l’une entièrement libre et personnelle, et l’autre adaptée au public et au commerce, axée sur le divertissement.

 

Miss Travers, campée sur le moindre détail, ne souffre aucune trahison de sa création, elle refuse de céder ses droits d’adaptation depuis vingt ans.

 

Disney, visionnaire têtu, patron d’une entreprise mondialement célèbre, est déstabilisé par un tel caractère. Les vannes qu’elle lui lance sont cinglantes et souvent savoureuses, notamment sur les mièvreries avec lesquelles il entend armer les enfants dans l’existence.

 

Bien qu’il ait en réalité été certainement plus filou, Disney est présenté sous un aspect très humain, en père de famille sentimental qui a promis à ses filles de réaliser Mary Poppins, car elles ont été fans du livre. Pourquoi Miss Travers finit-elle par accepter que de la musique et même des dessins animés viennent modifier son œuvre ? Bien sûr, elle a besoin d’argent, mais il n’y peut-être pas que cela selon la thèse du film. De nombreux flashbacks nous dévoilant son enfance en Australie, ses rapports avec un père poète, fantaisiste et alcoolique, nous conduisent vers une autre explication.

 

Les reconstitutions de l’époque, notamment des studios Disney, sont étonnantes de véracité. Nous sommes invités à voyager dans le temps, nous sommes au cœur des bureaux de Floride pour partager les méthodes de travail de l’équipe Disney. Les acteurs sont parfaits, de la petite fille au chauffeur de Miss Travers. L’air de Chim Chim Cheree, réinterprété au début par un piano seul, rappelle la qualité des compositeurs de Disney (One day my prince will come est devenu un grand standard de jazz).

 

Bref, tout est bon, jusqu’au générique de fin montrant les personnages réels, et faisant entendre la voix cassante de l’authentique Miss Travers, sorte de Margaret Thatcher des histoires pour enfants.

 

2 h 15
Sortie le 5 mars 2014
Réalisation : John Lee Hancock
Walt Disney : Tom Hanks
Pamela Lyndon Travers : Emma Thompson

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http://fr.wikipedia.org/wiki/Pamela_Lyndon_Travers

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=204100.html

Attachée de presse : Aude Thomas
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