Les aménagements paysagers de l’île de Nantes illustrent la riche histoire de cette ville.
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par Houmi Ahamed-Mikidache
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Passée la passerelle piétonne Victor Schœlcher, nom donné en référence au député alsacien, auteur de l’application du décret de l’abolition de l’esclavage (lire notre reportage ici), le visiteur se dirige à l’ouest vers le square de l’île Mabon, près du quai François Mitterrand. Entre le Palais de Justice et l’Ecole d’architecture, il découvre un jardin implanté sur une ancienne friche de l’ancienne usine Alstom. Aménagé en 2005, ce jardin en forme de labyrinthe se présente par des plaques d’inventaires botaniques insérées dans le sol et des caillebotis métalliques à l’intérieur du végétal. Le décor est en mobilier urbain classique, avec des bancs et des tables de piques-niques et un espace de jeux.
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En sortant de ce jardin, le visiteur se dirige vers le site des anciennes usines Alstom, derrière la Palais de Justice. En 2003, la SAMOA a mis en place une politique de location des Halls Alstom à des entreprises créatrices, des écoles d’architecture, des télévisions locales, des associations… L’aménageur de l’île de Nantes a même élu domicile pendant une période dans cette ancienne usine ressemblant à un hangar. La SAMOA a par la suite transféré ses bureaux quai François Mitterrand en 2007. Aujourd’hui, les Halls Alstom sont inhabités. Mais depuis 2012, la SAMOA a entrepris un plan ambitieux de transformation de l’île de Nantes. Le site d’Alstom bénéficiera de plusieurs aménagements. Il est présenté comme la référence de l’ouest en matière d’industrie innovatrice.
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De l’imaginaire à la réalité
Découvrant le quartier de l’innovation, longeant l’école d’architecture, le visiteur arrive au bord de la Loire et tombe sur le Parc des chantiers Dubigeon, baptisé Parc des chantiers. Un vaste parc de 13 hectares.
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« Je vous préviens tout de suite, ici rien ne laisse indifférent », explique à ce propos James Lloyd, botaniste anglais du XIXe siècle. Ce botaniste s’est installé à Nantes en 1831. Il est à l’origine de la découverte de l’angélique des estuaires en 1859. Cette plante fragile et menacée est l’une des rares espèces endémiques françaises. Elle fait d’ailleurs l’objet d’un plan de conservation et de valorisation au niveau européen. Après Stockholm, Hambourg et Vitoria-Gasteiz, Nantes a été élue capitale verte de l’Europe en 2013 par la Commission Européenne pour ses actions en faveur de la préservation de l’environnement dans la ville.
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Lieu d’accueil entre autres d’expositions, de restaurants et de discothèque, le parc des chantiers fait partie des 12 « stations » mises en scène sur l’île. Composés de machines articulées, les chantiers navals sont donc devenus un lieu touristique.
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De l’éléphant mécanique mobile à l’arbre aux hérons, les touristes, mais aussi les habitants de Nantes, s’évadent dans le monde de Jules Verne et découvrent l’univers mécanique de Léonard de Vinci en apprenant l’histoire industrielle de Nantes.
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Il est difficile de croire qu’à 20 km de cette ville, sur le site de Notre-Dame-des-Landes, un projet de construction d’aéroport international va remplacer l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique. Datant de 1963, ce projet serait né d’une volonté de « contrebalancer l’extrême centralisation parisienne ». En 2017, le transfert des activités de l’actuel aéroport devrait être effectif. D’après le Syndicat mixte d’études de cet aéroport, le coût du projet est évalué à 556 millions d’euros. L’entreprise Vinci a été désignée en décembre 2010 pour concevoir et financer l’exploitation du site de Notre-Dame-des-Landes. En attendant les personnes favorables au projet et les opposants mènent une bataille juridique et morale sans concession (lire ici l’édito que le site des JNE a consacré à cette affaire).
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« Chaque être humain a une part de contradiction en lui », souligne Patrick Rimbert, le maire de Nantes, pour expliquer la marge entre le travail de sensibilisation à l’environnement sur Nantes et la prochaine destruction de 1600 hectares de terres agricoles sur le site de Notre-Dame-des-Landes. En aparté d’une présentation sur une expédition végétale inspirée du voyage de Jules Verne, M. Rimbert affirme que « 90% des agriculteurs sont satisfaits par la situation du transfert des activités de l’aéroport vers Notre-Dame-des-Landes ». Ces agriculteurs bénéficieraient d’un système de compensation. Mais il finit par reconnaître que ce ne sont pas les collectivités qui décident de la construction de ce projet, mais l’Etat.
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Ce reportage a été réalisé lors d’un voyage de presse des JNE à Nantes, à l’occasion du sommet de la ville durable à Nantes, Ecocity.
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