 par Thomas Blosseville |
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Le débat national sur la transition énergétique aurait pu avoir, au moins, un mérite : donner à Delphine Batho, désormais ex-ministre de l’Ecologie, une leçon accélérée sur l’énergie. Pour son successeur, Philippe Martin, les faits seront tout aussi têtus.
Le 27 juin, Delphine Batho avait pu écouter des experts s’exprimer sur l’évolution du prix du pétrole. Au sortir de cette audition, l’ex-ministre s’était dite « perplexe » devant l’étendue des inconnues. Il y a pourtant une certitude : de 100 dollars aujourd’hui, le prix du baril fonce vers les 200 dollars. Certes, un débat d’experts porte sur la date. Dans 10 ans ? Dans 20 ans ? Mais la tendance est bel et bien là. Elle fait écho aux scénarios prospectifs étudiés ces six derniers mois. Tous recommandent d’engager une vaste chasse aux gaspillages pour baisser la consommation française d’énergie de 20 à 50 % d’ici 2050. Et plutôt 50 % pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Le débat national en cours débouchera sur une palette de solutions pour y parvenir. Il ne restera au gouvernement qu’à donner le top départ. C’est l’enjeu des six prochains mois. Au premier semestre, le débat a surtout été porté par les experts. Au second, il va devenir très politique. L’éviction de Delphine Batho, le 2 juillet, en est un premier signe. Cet été, le nouveau ministre de l’Ecologie, Philippe Martin, va devoir s’approprier les kilos de rapports déjà publiés. Dans la foulée, la synthèse des recommandations des participants sera remise au gouvernement.
A ce stade, le débat a entrouvert une porte. Derrière, se trouve une triple opportunité. Relancer la construction européenne, pour faire du continent le champion de l’efficacité énergétique. Redonner du sens à une action gouvernementale qui, jusqu’à présent, peine à susciter l’enthousiasme et l’optimisme des Français. Renforcer la démocratie en permettant aux citoyens de se réapproprier leur quotidien. Car la transition énergétique touche à la manière dont ils se logent, se déplacent, se nourrissent… En filigrane, se dessine donc la transition, non seulement énergétique, mais écologique de la société française. A condition que le gouvernement ose pousser la porte, et que Philippe Martin lui montre la voie.
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Thomas Blosseville est chef de rubrique chez Environnement Magazine.
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Cet éditorial, comme tous ceux de ce site, n’engage que son auteur.
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