Voici le compte-rendu d’un colloque récemment organisé par le groupe Cartes sur table.
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par Michel Sourrouille
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Cartes sur table est un laboratoire d’idées créé en 2008 réunissant de jeunes contributeurs de 25 à 35 ans. CST veut permettre aux jeunes de devenir des acteurs majeurs du débat public. Cette génération « transition énergétique » vient de réunir un colloque à l’hôtel de Lassay, sous la houlette de Claude Bartolone. Il s’agissait de discuter de leurs trois propositions, créer une coordination européenne de gestion des réseaux électriques, relocaliser la gestion de l’énergie et faire de la BPI la banque de la rénovation énergétique.
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Qu’en pensent les invités à la tribune, Bruno Rebelle (comité de pilotage sur la transition énergétique, Nicolas Garnier (association Amorce) et Patrick Geoffron (universitaire à Paris Dauphine) ? D’abord que l’Europe est déjà interconnectée et que l’électricité n’est qu’un aspect du problème énergétique. Ensuite que la Banque publique d’investissement est considérée comme le bras armé du gouvernement dans le soutien aux PME, l’énergie ne peut être l’aspect principal. Seule l’idée d’une compétence locale pour la gestion de l’énergie est fortement développée par N. Garnier. Il rappelle que l’énergie était de la compétence locale jusqu’en 1946, qu’ensuite le quasi-monopole d’EDF s’est instauré et que nous sommes entrés dans une troisième phase, la réappropriation de l’énergie.
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Mais les intervenants sont pessimistes. B. Rebelle montre que l’énergie n’est pas seulement un sujet technique, c’est surtout source d’inquiétude. C’est l’élément qui est ressorti du panel de 20 citoyens participant au débat officiel sur la transition énergétique. La précarité énergétique se traduit déjà pour certaines familles par des logements qui ne sont pas du tout chauffés. P. Geoffron montre que les sources potentielles d’énergie, déjà connues comme la biomasse, n’offrent plus d’avantage comme le faisait le charbon à l’égard du bois et le pétrole par rapport au charbon. Pourtant la rénovation thermique des logements n’a aucun succès dans la pratique.
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La parole donnée ensuite à la salle montre les illusions entretenues dans les esprits. Un étudiant s’étonne qu’on puisse valoriser les économies d’énergie alors que la production d’électricité peut se faire sans émission de CO2 : c’est l’illusion du nucléaire. Un autre parle de la fusion avec ITER : illusion du progrès technique qui va trouver quelque chose. Ces deux interventions sont à l’image d’une soirée consacrée presque uniquement à la production d’énergie. Les trois propositions de CST ne consacrent d’ailleurs aucune place à la sobriété énergétique. On s’appuie sur les propositions de Jeremy Rifkin consacrées à la production et à la distribution de l’énergie. Claude Bartolone, dans son discours liminaire, croit encore à la croissance verte.
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Le gouvernement socialiste et la génération transition énergétique se refusent à voir la réalité en face : il y aura bientôt pénurie, le pic pétrolier aura des effets socio-économiques bien plus proche dans le temps que le réchauffement climatique, la descente énergétique est proche. C’est pourquoi la première des solutions dans un scénario réaliste reste la sobriété énergétique. Le problème, c’est que la jeune génération a toujours vécu dans un contexte d’abondance énergétique, toutes les sources d’énergies possibles (biomasse, charbon, gaz…) se cumulent actuellement. Cette génération n’est donc préparée ni à envisager, ni à subir un choc énergétique. Si elle était consciente, elle demanderait par exemple l’arrêt de toute nouvelle infrastructure de transport routier ou aérien…
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