Ce livre se veut en écho au pamphlet de Christian Gerondeau contre les écologistes, « Ecologie, la fin » paru en 2012. En effet les « anti-écologistes » sont montés en puissance à la fin des années 2000. Qu’en penser ?
Le livre d’Alice Audoin souligne le malaise profond face à ce qu’il faudrait faire et qu’on se refuse à faire. Ecologiser notre comportement semble de plus en plus difficile pour beaucoup. L’échec de la gouvernance internationale en matière environnementale n’aide pas à la prise de conscience. Pourtant les menaces s’accumulent. Alice Audoin met en évidence cette contradiction et montre que de toute façon, nous n’aurons pas d’alternative : « Les questions de changement climatique, de chute de la biodiversité, de déforestation, sont devenues incontournables. Plus l’entreprise a une marque connue, plus sa prise de conscience augmente, car elle sait qu’un jour elle n’aura plus le choix. (p.78) » ; « Dans la tête d’un nombre important de nos concitoyens, « l’écologie, c’est fini ». Mais la planète va nous rappeler à l’ordre… L’environnement ne va cesser de se rappeler à nous, par des catastrophes climatiques, des crises alimentaires, des guerres du dernier pétrole, le manque d’eau, etc. (p. 119) »
Alice Audoin veut donc montrer qu’au-delà des apparences actuelles, l’écologie atteint enfin une dimension systémique, qui est sa définition même. Elle se retrouve intégrée dans l’économie, la santé, la culture. C’est la fin de son isolement, ce qui donne aussi l’impression de moins la remarquer. Elle envisage même un avenir énergétique qui réside dans une « non-consommation ». Elle constate que des jeunes dans le monde entier pensent que la priorité doit être donnée à la protection de l’environnement, même si cela freine le développement économique. Mais Alice reste avant tout une pionnière réputée du développement durable, alliant tout au cours de sa carrière engagement et esprit d’entreprise. Elle conclut ainsi : « Les hommes ont déjà monté leur capacité à mettre fin à des situations inextricables. Les prises de conscience ont permis des avancées majeures de l’Humanité, comme le permettra l’écologie, sous le visage du développement durable. » Les écologistes fondamentalistes ne se reconnaîtront pas dans ce positionnement.
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Les Echos/Eyrolles – 141 pages, 14 € – www.eyrolles.com
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(Michel Sourrouille)