Le petit déjeuner du tarsier et autres indiscrétions du monde animal


Notre ami François Moutou n’est pas seulement vétérinaire à Maisons-Alfort, sa maison mère. C’est aussi un naturaliste tous terrains, qui explore les recoins les plus reculés de la planète à la recherche d’étranges bestioles. Ce peut être une grenouille arboricole du sud de l’Inde, un échidné aperçu au nord-est (tropical) de l’Australie ou une ponte de tortue marine à Mayotte – aujourd’hui département français de l’Océan indien. Ce peut être aussi un martinet tombé au sol en région parisienne ou un castor nageant dans la Durance. Chaque rencontre est pour lui l’occasion d’une petite leçon d’histoire naturelle, la découverte d’une bizarrerie de la nature ou simplement le récit d’une émotion : apercevoir une jeune martre dans un chêne de la forêt d’Orient (Aube), contempler un galago (petit primate) caché dans le tuyau d’un campement de Tanzanie ou assister au petit déjeuner d’un tarsier (petit primate) perché dans un arbre de l’île de Sulawesi (Indonésie).

François Moutou nous épargne les grands fauves, les gorilles, les éléphants et les rhinocéros, tous ces animaux que l’on peut voir d’une voiture lors d’un safari photo au Kenya. Ce qui l’intéresse, c’est l’insolite, le discret, le caché, ou alors la vie secrète d’un animal qu’on croit connaître comme l’hippopotame. Lire ce tour du monde des rencontres animales, c’est découvrir concrètement les éléments de ce qu’on appelle aujourd’hui la biodiversité, mais sans le discours qui va généralement avec, comme la disparition des espèces ou les dégâts du progrès.

Visiblement, le naturaliste se régale à chaque rencontre, et il veut seulement partager ses petits moments de bonheur, même lorsque le spectacle n’est pas gai, comme l’ours polaire plongeant son mufle dans le cadavre d’une baleine. La nature offre des images contrastées, que l’œil averti du naturaliste saisit presque au vol et fixe parfois par une photo. De cette quarantaine de rencontres, proches ou exotiques, il ne tire qu’une morale : « Ce qu’il faut, ce n’est pas aimer les animaux, c’est les laisser tranquilles ». Les animaux sauvages, s’entend. Mais il les aime aussi.


Editions Le Pommier (diffusion Belin), 208 pages, 20 € – www.editions-lepommier.fr
Contact presse : Edith de Pontbriand. Tél. : 01 53 10 24 65
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(Roger Cans)