Les criquets, l’autre menace du Sahel

Voici un article publié dans Reporters, nouveau quotidien algérien dont le n°1 est paru  le 1/11/12.

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par M’hamed Rebah

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L’Algérie a pris au sérieux l’alerte lancée, tout récemment, par la FAO (Agence des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) à propos d’une éventuelle invasion acridienne sur les pays du Maghreb (Algérie, Libye, Mauritanie et Maroc).

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L’Agence onusienne, basée à Rome, a appelé les quatre pays à se préparer à faire face à une « arrivée probable d’essaims de criquets pèlerins ». La source de ce danger se trouve aux frontières sud de notre pays, à partir du Mali et du Niger. Les spécialistes ont signalé que des essaims de criquets étaient présents au Tchad et averti que d’autres essaims sont sur le point de se former au Mali et au Niger. Ils expliquent que les précipitations abondantes de l’été ont favorisé deux générations de reproduction et déclenché la multiplication des populations acridiennes dans ces pays.

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Facteur aggravant : l’insécurité qui règne au Sahel, notamment au nord du Mali, a entravé les opérations de prospection et de lutte anti-acridienne, empêchant notamment la collecte d’informations sur l’activité acridienne. Pour Keith Cressman, responsable des prévisions acridiennes à la FAO, le scénario historique laisse supposer que les essaims, une fois formés, se dirigeront, les vents aidants, vers l’Algérie, la Libye, le sud du Maroc et le nord-ouest de la Mauritanie.

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Le CILA (Comité interministériel de lutte antiacridienne) vient de faire le point des mesures de prévention prises pour faire face à cette menace. Jusqu’à maintenant, les équipes mobiles de surveillance de la wilaya de Bechar (dans le sud-ouest algérien), directement concernée par l’alerte, du fait de la très dense végétation qui s’y est développée, n’ont noté aucune apparition de criquets pèlerins. Mais mieux vaut prévenir que guérir.

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Depuis août 2012, le dispositif de surveillance et de lutte mis en place en septembre 2010 dans cette wilaya, est à nouveau opérationnel. Il comprend une base logistique disposant des équipements et du matériel mobile nécessaires et un poste de commandement (PC) doté de tous les moyens de communication et d’information pour le suivi des opérations de prévention, de surveillance et de lutte contre le criquet pèlerin. Les services de la météorologie ont installé, pour leur part, 32 stations de surveillance prévues dans le programme national de lutte antiacridienne.

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Enfin, l’INPV (Institut national de protection des végétaux), qui fait partie du CILA, a annoncé la mobilisation de 10 équipes de surveillance et de lutte au niveau du premier front situé à Tamanrasset, Adrar et Illizi.

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