Voici un reportage sur l’entreprise de recyclage Schroll, visitée par un groupe de journalistes JNE dans le cadre d’un voyage de presse organisé dans le cadre du Salon Biobernai 2012.
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par Nathalie Tordjman
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L’histoire du groupe commence à la fin du XIXe siècle quand Louis Fernand Schroll a entrepris de collecter des chutes de papiers et de cartons auprès des imprimeurs et des relieurs d’Alsace. A l’entrée des locaux administratifs, situés depuis 1963 près du Port du Rhin au sud de Strasbourg, une grande photo en noir et blanc rappelle cette époque. On y voit la famille Schroll posée avec un cheval attelé devant un hangar où sont entreposés des ballots de vieux papiers. Ces déchets étaient ensuite livrés à la fabrique de cartons allemande Koehler, où ils étaient recyclés. En retour, l’entreprise Schroll rapportait des cartons neufs aux imprimeurs et relieurs strasbourgeois.
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La collecte du papier auprès des professionnels et son tri en vue d’un recyclage sont longtemps restés au cœur des activités de Schroll. Mais l’entreprise familiale a évolué et s’est diversifiée pour s’adapter aux nouvelles technologies et aux recyclages de différents matériaux, dans l’objectif de préserver l’environnement et les ressources naturelles.
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Le développement de Schroll est d’ailleurs assez spectaculaire puisqu’aujourd’hui, l’entreprise compte 380 collaborateurs pour 14 établissements (en Alsace, en Lorraine et un en Allemagne) et traite 538 000 tonnes de déchets par an (chiffres de 2011). Pour effectuer les collectes, Schroll dispose de sa propre flotte de camions, de fourgons, de remorques porte-benne.
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Elle a récemment innové en imaginant un conteneur pour la collecte des biodéchets auprès des ménages. Ce dispositif, appelé le tube®, consiste en un fût à demi enterré, avec un avaloir par lequel des usagers identifiés viennent déposer tous les déchets fermentescibles (restes de cuisine) collectés dans un seau garni d’un sac en papier.
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Les déchets collectés par Schroll proviennent d’entreprises, d’industries, d’administrations, mais aussi des collectes sélectives des collectivités locales. Les papiers et les cartons ne forment plus la matière dominante. Les plastiques, le verre, le bois traité ou non, les déchets électroniques, les tubes néons, les gravats, les ferrailles, etc. ont aussi leur filière.
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Les plastiques exigent un tri très fin pour optimiser leur recyclage. Comme le rappelle Hugues Bapst, chargé des ventes : « tous les plastiques sont recyclables à condition qu’ils soient homogènes. Bien triée, c’est une matière 100 % recyclable, contrairement au papier dont les fibres s’usent au fil du recyclage ». Ainsi, bouteilles PET (eau), bouteilles PEHD (lait) et films plastiques doivent être séparés avant d’être réduits en granulés.
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Sur la plateforme de Strasbourg, les déchets de plastique qui arrivent sont entreposés en plein air avant d’être triés. Ici, pas de tri par soufflerie ou par rayons optiques. Le travail se fait à la main. Les employés se tiennent de part et d’autre d’un tapis roulant. Au fil du flux, ils éliminent des matériaux étrangers, séparent les emballages encastrés. Ils peuvent au besoin stopper le tapis. Selon les arrivages, ils classent les bouteilles PET selon leur couleur. Car comme pour le verre, si on veut optenir une matière recyclée incolore, il faut partir de bouteilles incolores. Les bouteilles en plastique vertes, bleues ou rouges ne peuvent pas être recyclées en bouteilles d’eau minérale incolores. Ce travail, souvent jugé peu gratifiant et qu’on veut surtout ignorer, est indispensable pour donner aux déchets une seconde vie. En attendant de partir vers des entreprises de recyclage, ces ballots de déchets homogènes compactés égayent de leurs couleurs et de leurs textures les hangars de l’entreprise Schroll.
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Contact presse Caroline Finantz – Schroll SAS au 03 88 40 58 40
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