Invité par les JNE le 6 septembre 2012 dans le cadre de leurs petits déjeuners, Jean-Louis Bal, Président du Syndicat des énergies renouvelables, a demandé des mesures d’urgence pour les énergies renouvelables.
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par Laurent Samuel et Nathalie Tordjman
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A quelques jours de la conférence environnementale des 14 et 15 septembre, Jean-Louis Bal se réjouit de ce que la transition énérgétique et la rénovation thermique des bâtiments n’aient pas été abandonnés par le Président de la République et la ministre de l’Ecologie. Pour autant, il souligne que la situation est dramatique pour les entreprises du photovoltaïque et de l’éolien. « Nous demandons des mesures d’urgence, a martelé Jean-Louis Bal. Nous ne pouvons pas attendre la fin du débat sur l’énergie et la loi qui va suivre. Mais nous sommes relativement optimistes puisque ces mesures figurent dans l’ordre du jour de la conférence environnementale. »
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Photovoltaïque
Le SER demande la suspension de la dégressivité du tarif d’achat pour les particuliers (moins de 9 kw), fixée chaque trimestre en fonction du nombre de demandes de raccordements. Pour Jean-Louis Bal, cette dégressivité (presque 10 % par trimestre) est trop forte et dissuade les nouvelles installations. De plus, le critère du nombre de demandes de raccordements n’est pas pertinent dans la mesure où de nombreux projets déposés ne se concrétisent pas. Pour les installations plus importantes, Jean-Louis Bal demande « une relance du processus des appels d’offres, avec un renforcement des critères en faveur de l’industrie européenne, qui souffre de la guerre des prix des fabricants chinois » (lire ici un article du Monde sur la décision de la Commission européenne de lancer une enquête sur le dumping chinois). Plus généralement, Jean-Louis Bal appelle de ses voeux « un débat sur les objectifs à moyen terme et les moyens pérennes pour le développement des entreprises françaises dans ce marché international ».
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Eolien
Jean-Louis Bal a souligné l’urgence d’une fusion entre les Zones de développement éolien (validées par les Préfets) et les Schémas régionaux éoliens, qui ne se recouvrent pas. Il a aussi demandé « l’abandon de la règle des cinq mâts minimum, qui pose problème dans les régions à habitat dispersé comme la Bretagne ou la Normandie ». Le SER soutient ainsi la proposition de loi du sénateur Roland Courteau (Aude) de baisser ce seuil à trois mâts. Jean-Louis Bal a insisté sur la contradiction entre la loi Grenelle 2, qui exige un éloignement de 500 mètres des habitations pour l’implantation d’éoliennes, et la loi montagne et littoral, qui impose qu’elles soient « dans la continuité de l’urbanisation existante ». Il a demandé l’exclusion du champ d’application des lois Montagne et Littoral des installations de production d’énergie à partir de sources renouvelables. A l’heure actuelle, cette disposition entrave le développement de l’éolien dans l’outre-mer.
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Biomasse
Cette source d’énergie est concernée par la moitié des objectifs du Grenelle. Elle fait partie, avec les réseaux de chaleur et la géothermie, du Fonds Chaleur confié à l’ADEME. Ce fonds chaleur s’adresse à des installations qui vont de la chaufferie communale à la petite installation industrielle. Pour les industries plus grosses qui mettent en place des installations de chaleur avec cogénération, le marché passe par des appels d’offres.
Pour le SER, la mesure d’urgence est de continuer ce qui a été entrepris. Le Fonds Chaleur est un investissement qui rapporte directement à l’Etat car il se substitue à l’énergie fossile importée. Ainsi, on estime que, sur la durée de vie d’une installation, un euro investi en subvention évite de 10 à 15 euros d’importations. L’autre économie concerne le dégagement de CO2 évité par l’utilisation de la biomasse.
.Enfin, pour le SER, cette filière pourrait relancer la filière forestière française sinistrée.
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Biogaz
L’urgence, c’est le soutien de ce qui a été mis en place avec une réévaluation du tarif d’achat. Mais il faut attendre avant de pouvoir faire un bilan.
.Pour la méthanisation, le principal problème est celui de l’acceptabilité. Pourtant, si l’installation est bien faite, il n’y a pas de mauvaises odeurs, ni de danger.
.Il se pose donc la question de la qualification des entreprises et aussi de celle de la valorisation du digestat. Il faut définir des standards de pollution pour permettre l’amendement avec les résidus de méthanisation.
.Selon le SER, le biogaz est la filière qui va connaître le plus fort accroissement dans les années futures, mais il faut des projets collectifs, et un approvisionnement garanti sur 15 ou 20 ans. A l’échelle d’une petite ferme, l’investissement n’est pas rationnel.
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Question
Pour répondre aux critiques sur l’intermittence des énergies renouvelables, ne doit-on donc pas, en urgence, travailler sur le stockage ? Les Allemands ont déjà de l’avance. Avec le surplus de l’éolien, ils fabriquent de l’hydrogène qu’ils combinent ensuite avec du CO2 pour faire du gaz de synthèse…
.Réponse SER
Le problèmes du stockage ne se posera qu’après 2020, si les 25% d’énergies renouvelables sont atteints. D’autre part, les batterie lithium-ion sont à présent assez performantes tant pour les petites collectivités qu’au niveau industriel.
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A noter
Le 13 septembre 2012, colloque d’une demi-journée à Rennes sur le biogaz avec les adhérents du SER (Méthanéo, Dalkia…) et l’Ademe pour un retour d’expériences et présentation des dispositifs de soutien.
Le 17 septembre 2012, un point presse du SER à l’issue de la conférence environnementale
Les 13 et 14 décembre 2012, colloque éolien à Nantes : Energie éolienne, source de progrès. Réalité énergétique et engagement industriel
Le 7 février 2013, colloque annuel du SER « La transition énergétique : industrie et territoires »
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Plus d’infos sur le site du SER.
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