Rappelez-vous que le « tueur de Montréal » et fameux découpeur de Chinois, Luka Rocco Magnotta, s’était d’abord amusé à torturer et à tuer des chatons. Mais les autorités ne se sont pas alertées de ses vidéos diffusées sur Internet, car il ne s’agissait « que » d’animaux. Pourtant, le FBI fait aujourd’hui le lien (et c’est là le thème de ce livre brillant) entre les violences faites aux animaux et celles qui sont infligées aux humains : au FBI, on pratique désormais des tests pour diagnostiquer le degré de dangerosité d’un individu en évaluant sa cruauté envers les bêtes.
Cet ouvrage, traduit par l’association One Voice, rédigé par un aréopage international de spécialistes bardés de diplômes (criminologues, juristes, philosophes, vétos, psys…) fait le tour de cette question innovante et riche d’enseignements. On y passe par les enfants cruels et les neuf motivations de leurs agissements, les femmes battues et les idées féministes sur la volonté de dominance masculine, le développement du système des neurones miroirs (fondement neurobiologique de l’empathie), l’historique de la défense des animaux, notamment la pensée de Valentin Stanig « l’écologiste de Dieu » fondateur de la SPCA italienne de Gorizia (Society for the Prevention of Cruelty to animals), la maltraitance animale et les meurtres en série, l’application de la loi, la moralité, le rôle des vétérinaires dans la suspicion de maltraitance envers des enfants, etc.
Même si le livre pointe honnêtement les faiblesses de méthodologie de quelques-unes des études citées, le lien entre les brutalités sur les animaux et sur les humains est suffisamment étayé pour se faire évidence irréfutable. La fin du livre est consacrée à la chasse et à la maltraitance des animaux sauvages, soulevant des questions sur le manque d’empathie de celui qui tue ou blesse des animaux pour son divertissement, et la chasse aux dauphins par rabattage – telle qu’elle est encore pratiquée au Japon ou aux îles Féroé – décryptée sous l’angle de la maxime de Socrate : « le vice nuit à celui qui s’y adonne ». Terminons avec cette citation de George Bernard Shaw : « La coutume fait accepter n’importe quelle atrocité, et la mode conduit à accepter n’importe quelle coutume ». Un livre lumineux par l’étendue de ses investigations et par sa finesse d’analyse, qui hélas n’a pas beaucoup de chances de se retrouver sur les tables des grandes librairies commerciales. À vous procurer absolument.
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Association One Voice, 20 € – www.one-voice.fr
One Voice France – 1 A place des Orphelins – 67 000 Strasbourg. Tél. : 03 88 35 67 30
Contact Presse : Karine Lapasset – info@one-voice.fr
(Marc Giraud)