Quelle liberté des écolos contre les socialos à la mode Vidalies ?

Non seulement les socialistes éjectent leur ministre (socialiste) à l’écologie qui commençait un peu trop à faire de l’écologie (lire ici le billet précédent de Michel Sourrouille), mais ils veulent museler toute libre expression de l’écologie politique au Parlement.

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par Michel Sourrouille

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Alain Vidalies a déclaré le 20 juin 2012 dans le cadre de l’émission Questions d’info (à visionner ici) que le groupe Europe Ecologie-Les Verts (EELV) devrait fermer sa gueule : « On attend quoi d’un groupe Vert aujourd’hui ? La solidarité, le respect des engagements qui ont été les engagements communs, et évidemment la possibilité pour eux d’exprimer des différences »« Mais la distinction majeure, c’est la liberté d’expression, pas la liberté de vote ! »

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Le député-maire de Bègles, Noël Mamère, rétorque qu’Alain Vidalies doit confondre la majorité actuelle avec l’UMP : « Le Parlement n’est pas une caserne et nous n’avons pas besoin de petits caporaux pour nous donner des ordres. » Le successeur de Cécile Duflot à la tête d’EELV, Pascal Durand : « Pour moi, cette déclaration de Vidalies est déplacée… Nous ne serons pas les godillots d’une majorité uniforme. » François de Rugy, coprésident du groupe EELV au Parlement : « Il faut ce que soit très clair, la liberté de parole, d’expression des députés écologistes à l’Assemblée nationale pourra déboucher sur des votes différents si nous n’avons pas réussi à nous mettre d’accord ».

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Examinons de plus près la liberté de vote au Parlement. Y a-t-il un prix à payer par EELV pour avoir obtenu des socialistes un groupe parlementaire ? Les écolos de service sont-ils condamnés à surjouer l’opposition seulement sur des sujets annexes ? En fait, il ne faut pas confondre, comme le font trop allègrement les apparatchiks, le phénomène de discipline de vote des partis, avec la liberté de vote des élus. Le mandat des parlementaires a une nature représentative : ils votent en fonction des intérêts du peuple français qui doivent prévaloir sur le jeu partisan. Plus particulièrement pour des députés EELV, c’est l’urgence écologique, c’est-à-dire la durabilité des conditions d’existence sur notre planète, qui doit l’emporter sur les intérêts partisans.

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Pour les écologistes, la liberté de vote doit rester une valeur essentielle contre un parti socialiste clairement anti-écolo. Comme l’exprime l’édito du Monde * lui-même à propos de l’éviction de Mme Bricq : « La vision industrialiste porte par le président de la République et Jean-Marc Ayrault, son premier ministre, l’a emporté. Le gouvernement assume clairement ses objectifs : développement du tissu productif français et lutte contre le chômage, le tout au détriment de l’environnement. »

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* Le Monde du 24-25 juin 2012, la défaite de l’écologie face au lobby industriel.

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