Histoire naturelle de Selborne


Propriétaire terrien et pasteur anglican du village de Selborne (75km au sud-ouest de Londres) où il est né et a toujours vécu, Gilbert White s’est pris de passion pour la terre, la chasse et la nature. De ses observations, consignées au jour le jour, et des courriers échangés avec d’autres naturalistes amateurs comme lui, il a tiré un ouvrage publié en 1789, L’histoire naturelle de Selborne. Un ouvrage qui a eu un succès incroyable en Grande-Bretagne, avec plus de 200 rééditions, et qui fait de lui l’ouvrage le plus lu en Angleterre après la Bible, Shakespeare et le dictionnaire d’Oxford !

Le charme et l’intérêt de l’ouvrage, qui vient enfin d’être traduit en français, c’est le mélange de connaissances et de naïveté de cet ornithologue amateur, qui ne se fie qu’à ses observations personnelles. Il note l’ordre d’arrivée des oiseaux migrateurs, qu’il appelle « de passage », et aussi les dates de leur disparition du paysage, sans se douter que même des petits passereaux comme le roitelet ou la fauvette puissent entreprendre de grandes migrations. Que les martinets et les hirondelles, taillées pour le vol, puissent franchir le Pas-de-Calais et le détroit de Gibraltar, soit, mais que ces minuscules oiseaux «  à bec fin et ailes courtes » puissent les suivre, il ne peut l’imaginer.

En ouvrant le ventre des vipères, il découvre que ce serpent est à la fois ovipare, puisqu’il fabrique des œufs, et vivipare, puisque l’incubation est interne et donne naissance à des petits vivants. En examinant un cadavre d’engoulevent, il remarque que le doigt du milieu est muni d’une griffe en dent de scie, ce qui explique son habileté à attraper les insectes avec ses pattes, puis à les passer dans le bec, et tout cela en plein vol.

Ecologiste avant l’heure, il veut réhabiliter le ver de terre, qui n’est pas aimé du jardinier soucieux de la propreté de ses allées ni du cultivateur, qui croit que le ver mange la racine du blé ! Il explique au contraire le rôle indispensable du ver, qui fait respirer l’humus et l’enrichit constamment du produit de sa digestion.


Editions Le mot et le reste, juillet 2011, 358 page, 23 €.
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(Roger Cans.)