Ecologie en Alsace : le vin biodynamique d’Antoine Kreydenweiss

Dans le cadre d’un voyage de presse organisé à l’occasion du salon Biobernai, les JNE ont visité un vignoble biodynamique.

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par Roger Cans

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A Andlau, village viticole du Bas-Rhin, prospère un viticulteur heureux, Antoine Kreydenweiss, héritier d’une tradition de quatre siècles. Il a hérité d’un ensemble de parcelles de 13,5 hectares, « toutes très différentes », bien que dans un rayon de 4 km.

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Son père avait adopté la méthode biodynamique dès 1989, de sorte qu’il n’a fait que reprendre le flambeau. La biodynamie, c’est d’abord le travail du sol, avec le tracteur ou le treuil (les vignes sont sur des pentes). On pulvérise du soufre et du cuivre pour lutter contre l’oïdium et le mildiou. Durant le printemps, exceptionnellement sec cette année, le traitement n’a été appliqué que trois fois au lieu de sept habituellement.

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La biodynamie, cela consiste notamment à appliquer le calendrier de Maria Thun. On plante en fonction des lunes et des astres. On taille à la lune descendante. On achète les préparations (préparats) à une association. Il s’agit d’abord d’un activateur de fermentation du sol, à base de bouse de vache. On utilise ensuite un activateur d’enracinement, à raison de 125 grammes par hectare. Cela suppose trois passages au printemps. Pour finir, on épand de la silice, à raison de 4 grammes par hectare, autrement dit à dose homéopathique. Cette silice a d’abord été plongée dans un récipient durant 20 à 40 minutes.

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On reproche aux vignerons bios de multiplier les passages de tracteur. Mais on utilise les produits de contact comme l’ortie, la prêle et la consoude. Et, pour le travail du sol, on a recours au cheval. Il tasse le sol avec ses sabots, mais ponctuellement et pas en ligne comme le tracteur. On produit 45 hectolitres à l’hectare, contre 90 en plaine.

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Il n’y a pas de produit type. Tout vient du terroir. « Nous avons une certification Déméter, officielle, et une autre de mon père, Biodyvin. Je ne vends pas du bio, je vends du terroir ». Antoine Kreydenweiss exploite trois clos fermés, qui donnent 12 vins différents, de 12 à 24 euros la bouteille.

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