Deuxième édition pour ces rencontres à Brive-la-Gaillarde autour de Francis Hallé. Après les forêts en 2010, l’arbre était cette année à l’honneur. A réitérer un événement exceptionnel, la crainte est toujours de faire moins bien. Les organisateurs de cette manifestation, Francis Hallé, Marie-Paule Baussan et Ruth Stegassy (JNE) ont largement relevé le défi.
par Danièle Boone
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Les Etats Généraux de l’Arbre se sont ouverts le vendredi 30 septembre avec la projection du film « Arbre, un voyage immobile » de Sophie Breneau et Marc-Antoine Roudil. C’était une bonne introduction au sujet, pleine de poésie et d’humour. Qu’est ce que l’arbre ? Voilà une question qui suscite plein de réponses. Ma préférée : si vous rentrez dans une plante et que votre voiture est cassée, c’est que c’est un arbre ! Dès cette première soirée, le public a su poser les bonnes questions au cours du débat avec Francis Hallé qui a suivi la projection.
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Le lendemain, la salle était comble. La matinée était consacrée aux « Dernières nouvelles de l’arbre ». En ouverture, Francis Hallé a présenté l’architecture de l’arbre rappelant que la plupart d’entre eux n’était pas un individu mais une colonie d’individus. Philippe de Reffye, un mathématicien passionné de botanique, ancien élève de Francis Hallé, a expliqué comment, lui et son équipe, ont réussi à modéliser les arbres. A quoi ça sert ? A voir comment l’arbre va évoluer – c’est important pour les paysagistes – mais aussi à économiser l’eau et optimiser l’apport d’engrais. La salle est restée un peu sceptique (moi aussi). Faut-il vraiment tout planifier ?
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Le thème de l’après-midi, « Partout où est l’arbre » réunissait sur l’estrade, Konrad Schrieber, agriculteur et agronome, spécialiste de la conservation des sols, promoteur du BRF, Alain Canet, entre autres président de l’Association française d’agroforesterie, Dominique Mansion, artiste passionné des trognes et Caroline Mollie, architecte paysagiste. Difficile de résumer l’ensemble tant c’était riche et diversifié. Bref pour faire court, l’arbre nous apporte énormément, peut encore nous apporter d’avantage si on décide d’en faire un partenaire.
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Tout autre ambiance le dimanche matin avec Gilles Clément, paysagiste bien connu, Etienne Barteau, arboriste, et Ernst Zürcher. Ce chercheur qui travaille sur la vitalité des arbres, la fibre torse et la chronobiologie, est un savant comme en rêve, la tête dans les étoiles, ou plutôt sur la lune car l’influence de l’astre l’intéresse au plus haut point. Il a réexpliqué la photosynthèse démontrant que l’eau fabriqué par les plantes à partir du CO2 était une eau toute neuve, totalement vierge. Idem pour l’oxygène. Mais il n’y a pas que cela, l’arbre pulse, la feuille pulse, le bourgeon pulse et communique probablement avec les autres arbres bien plus que nous l’imaginons. Nous connaissons la communication chimique des acacias qui nous a bien étonné lorsqu’on l’a découverte, mais il semble bien que presque tout reste à découvrir à propos de l’arbre.
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Il faut signaler aussi l’accompagnement de ces Etats Généraux par Jean-Christophe Bailly, poète, philosophe et professeur à l’Ecole Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage à Blois. Ses interventions étaient autant d’interpellations et d’ouvertures qui enrichissaient le débat. Ruth Stégassy a animé avec brio ces trois jours fort denses. Enfin, saluons la qualité du public et ses questions d’une grande pertinence. Rappelons aussi que ces états généraux de l’Arbre ont été accueillis par les frères franciscains à l’hôtellerie Saint-Antoine. Le lieu est paisible, plein d’arbres et les repas sont pris ensemble sur la terrasse, une super manière de rompre l’habituelle frontière entre intervenants et public.