La rédaction de ce numéro paru en avril a été décidé à la fin de l’année 2010 dans un contexte de communication intense du gouvernement français sur la « renaissance du nucléaire ». La catastrophe du Fukushima est intervenue au moment du bouclage. Elle n’est donc qu’évoquée. Le numéro qui fait le point sur le nucléaire français n’en n’est pas moins passionnant. Au fil des pages, on assiste au détricotage de la stratégie de communication d’une industrie pas en si bonne santé qu’elle le prétend. La France est en effet un leader autoproclamé mais à l’arrêt. 30 pays seulement exploitaient début 2010 des réacteurs et le nombre de réacteurs en exploitation n’a pas augmenté mais au contraire diminué au cours des années passées, avec en août 2009 un total de 435 réacteurs en fonctionnement soit neuf de moins que fin 2002. Et chez nous, si le parc nucléaire assure 80% de la production d’électricité, l’électricité ne représente pas plus de 23% de l’ensemble de la consommation d’énergie finale. Ainsi le nucléaire ne concerne en fait que 18% environ de l’énergie finale en France. Quand au réacteur EPR qualifié d’appartement témoin par le président de la République, les travaux n’en finissent pas et sa mise en service sans cesse reculée. Idem en Finlande. Et pendant ce temps, la facture s’alourdit. Le prochain numéro (vers décembre) devrait être consacré à l’après Fukushima. Entre temps, Anne Lauvergeon a quitté Areva et… contre tout bon sens, le parlement britannique a voté en faveur du développement de l’énergie nucléaire !
(Danièle Boone)
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