Comment interpréter l’annonce faite le 1er juin 2011 de ne pas procéder au renforcement de la population ursine pyrénéenne en relâchant une femelle ?
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par François Moutou *
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Il y a eu la nouvelle cuisine, le nouveau franc, les nouveaux philosophes, nous avons droit maintenant à la Nouvelle Stratégie pour la biodiversité (NSB). Son lancement officiel le 19 mai 2011 à Paris n’avait pas semblé convaincre totalement les participants d’après les communiqués qui ont suivi. Je n’y étais pas.
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Comment interpréter l’annonce faite le 1er juin 2011 de ne pas procéder au renforcement de la population ursine pyrénéenne en relâchant une femelle pour remplacer une ourse tuée en France, comme cela avait été annoncée en octobre 2010 ?
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Lier ce refus à la sécheresse qui touche une partie des départements français est franchement original. Les Pyrénées sont sous la neige début juin et ne semblent pas manquer d’eau. Il n’est pas certain que cette décision fasse pleuvoir un peu plus au nord. C’est vrai, l’année pour la biodiversité, c’était en 2010.
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En 2011, il reste l’année de la forêt, des chauves-souris, de la chimie, des vétérinaires, au moins. Profitons-en. Justement, à propos de forêt, les forestiers font de jolies affiches pour célébrer nos arbres et nos bois. Il y en a une qui a particulièrement retenu mon attention (voir ci-dessus). Tout ce qu’il y a de plus officielle, voir les logos, elle est illustrée par un bel écureuil. Oui, mais. Pas un écureuil roux de chez nous, celui du paléarctique occidental, non. Il s’agit de l’écureuil roux nord-américain, néarctique. Les mammalogistes, j’en suis, appellent le premier Sciurus vulgaris, le second Tamiasciurus hudsonicus. Bien tous les deux, rien à redire, mais pas aux mêmes endroits. Ceci renvoie à la NSB. Il est bien expliqué que l’une des menaces pesant sur la biodiversité, ce sont les espèces exotiques potentiellement envahissantes.
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Entre les danses de la pluie et les affiches d’écureuils, tout cela semble un peu compliqué à comprendre.
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* membre des JNE
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