Chassé par le séisme et le tsunami : adieu, le nucléaire ?

En rapport avec l’accident nucléaire au Japon, voici un article publié aujourd’hui (jeudi 17 mars 2011) dans la Nouvelle République (Algérie), page hebdomadaire réservée à l’écologie.

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par M’hamed Rebah

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L’Algérie échappera-t-elle au nucléaire en tirant les leçons de la catastrophe partie de la centrale japonaise de Fukushima ? Au début de cette année, Youcef Yousfi, ministre de l’Energie et des Mines, avait déclaré toujours valable l’option pour le nucléaire inscrit par son prédécesseur, Chakib Khelil, parmi les nouvelles sources d’énergie, à côté du solaire et l’éolien, appelées à prendre le relais des hydrocarbures.

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Youcef Yousfi a, en même temps, confirmé que les autorités algériennes étudiaient les conditions pour lancer une première centrale nucléaire à moyen terme, c’est-à-dire dans dix ou quinze ans. Les recherches continuent – « par nos propres moyens », selon le ministre – pour faire le bilan du potentiel en uranium. L’approvisionnement des futures centrales nucléaires est assuré pour le long terme, avait-il souligné.

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Avant de quitter son poste de ministre de l’Energie, Chakib Khelil a eu à évoquer, pour sa part, à plusieurs reprises, les perspectives du nucléaire en Algérie. Le grand problème, avait-il admis, est celui de la sûreté et sécurité nucléaires que la loi sur l’utilisation du nucléaire à des fins civiles, promise pour 2009 et qui n’a pas encore vu le jour, prendra en charge. Avec cette loi, devaient être créés une Agence de sûreté et de sécurité nucléaires, une société de développement nucléaire et un Institut de génie nucléaire. Le tout au service du développement de l’électronucléaire.

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La première centrale nucléaire est annoncée vers 2020, puis il y en aura une nouvelle tous les cinq ans, avait fait savoir l’ancien ministre Chakib Khelil. Au nombre des problèmes posés : l’enrichissement de l’uranium qui ne peut se faire en Algérie et qui se ferait donc à l’étranger, ainsi que son retraitement qui se ferait à l’extérieur également. C’est pourquoi, sans doute, des accords ont été passés avec la France, l’Argentine, la Chine, les Etats-Unis et des discussions engagées avec la Russie et l’Afrique du sud.

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Les Algériens gardent un très mauvais souvenir du nucléaire. La France avait aménagé dans le Sahara algérien, alors sous domination coloniale, à Reggane et à In Ikker, des installations scientifiques et expérimentales pour perfectionner sa bombe atomique. Entre le 13 février 1960 et le 25 avril 1961, elle a réalisé quatre essais nucléaires dans l’atmosphère au-dessus du polygone de tir d’Hammoudia, et entre le 7 novembre 1961 et le 16 février 1966, treize essais souterrains dans la montagne granitique du Taourirt Tan Afella située au pied du massif du Hoggar.

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Des articles de la presse algérienne consacrés à ces essais ont mis l’accent sur les séquelles laissées par les explosions sur les riverains du fait de conditions de protection insuffisantes et sur l’environnement. On parle d’un nombre de cancers anormalement élevé, de cas de malformations, d’un impact dévastateur sur les cultures, sur le cheptel, sur la faune et la flore d’une manière générale et d’atteintes aux ressources en eau.

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Un véritable climat de psychose règne dans les zones où ont eu lieu les expériences. Depuis les bombardements (inutiles et inhumains) des Américains sur Hiroshima et Nagasaki, en 1945, puis l’accident de Tchernobyl, en 1986, on sait que les effets cancérigènes des retombées radioactives ont la particularité de se faire sentir pendant plusieurs décennies.

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L’Algérie a mis timidement les pieds dans le nucléaire. Elle dispose de deux petites centrales pour la recherche à Draria, près d’Alger, et Ain Oussera, plus au sud, de 1 MW et 2 MW. C’est dérisoire par rapport à l’ambition caressée en 1974 d’une ou plusieurs centrales de 600 à 900 MW. Il y a quelques années, le Commissariat à l’énergie atomique (Comena) avait souhaité participer au vaste programme de production d’eau dessalée lancé par l’Algerian Energy Company (AEC) sur le littoral algérien en proposant d’utiliser l’énergie nucléaire à cette fin.

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L’émission hebdomadaire sur l’environnement de Canal Algérie (dont M’hamed Rebah est le consultant) commence ce soir 17 mars 2011 (après le JT de 20h) et le premier numéro porte sur les changements climatiques. Elle est programmée tous les jeudis après le JT de 20 h.