Mondial de l’automobile 2010 : un Salon à deux vitesses où l’écologie n’est pas forcément là où on l’attend…

Tous les deux ans, je n’y coupe pas, je me rends à pied au Mondial de l’automobile à la recherche de LA voiture propre.

Par Christine Virbel

La Kangoo Z.E. de Renault, véhicule électrique utilitaire - Photo CV

Il y a deux ans, la tendance des voitures électriques était déjà sensible. Cette année, l’électrique est vraiment la star du Mondial.

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Les nombreux modèles, dont certains particulièrement soignés en termes de couleurs et d’aménagement intérieur, reflètent bien les attentes du public de pouvoir enfin rouler propre, de façon silencieuse… et économique (2 €  les 100 km).

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Notons toutefois que les véhicules électriques sont vraiment propres si la production d’électricité se base sur des énergies renouvelables. Les composants des batteries méritent aussi d’être étudiés de près pour savoir d’où ils proviennent, dans quelles conditions ils sont extraits et si les réserves sont viables à long terme. Bref, il reste des progrès à faire.

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Concernant le thermique, les avancées en matière d’émissions de CO2 existent aussi puisqu’une Clio 1, 2 ou un Fiat 500 affichent respectivement 90 et 95 g/km. Les hybrides quant à elles descendent jusqu’à 59 g/km. Aussi telle ne fut pas ma surprise de passer devant un monstre rectangulaire à quatre roues affichant sans vergogne près de 400 g/km d’émissions de CO2 !

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J’ai remercié la législation européenne qui oblige dorénavant à afficher les caractéristiques techniques des voitures comme celles des machines à laver avec les lettres A, B, C ou D en fonction de la performance énergétique du modèle. Le long cigare métallisé affichait un gros G. Je ne savais même pas qu’on pouvait descendre si bas dans l’alphabet !

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J’ai soudain réalisé qu’à l’instar de notre époque, le Mondial est finalement un salon à deux vitesses, dans lequel le monde de l’automobile de 1900 côtoie celui des années 2000 et qu’il faut un certain temps avant qu’une nouvelle technologie ne s’impose.

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Un tour dans les autres pavillons m’a toutefois rassurée : les initiatives positives existent, mais là où on ne les attend pas forcément comme celle de ce loueur automobile, qui lorsque l’on réserve un véhicule propose de rechercher un ou plusieurs passagers pour effectuer le voyage. Le client rentre en partie dans ses frais de location, le passager voyage à petit prix et le tout émet moins de CO2. Quand on vous dit qu’écologie rime avec économie !

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Un peu plus loin, un assureur m’a proposé de participer au tirage au sort d’un vélo électrique (il n’y a pas que la voiture dans la vie), m’indiquant qu’on pouvait aussi assurer son vélo. Preuve que ce moyen de transport a de l’avenir !

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Je n’ai pas trouvé le stand des kartings électriques ,mais je sais qu’ils existent et que les courses endiablées de ces véhicules auront dorénavant le mérite de ne pas rendre sourds pilotes comme spectateurs ni de les enfumer.

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Les dossiers de presse à l'heure du "zéro papier" - photo CV

Les stands ont eux aussi évolué : pour obtenir des informations sur les véhicules, plus de prospectus mais des écrans d’ordinateurs et des bornes de téléchargement.

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Je suis repartie aussi légère que j’étais venue et je n’aurai pas, comme les années antérieures, des sacs plastiques remplis de catalogues et de dossiers de presse qui traîneront deux ans de suite autour de mon bureau (ledit bureau étant déjà couvert d’autres documents).

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Que dire enfin des belles plantes présentes années après années autour des véhicules fièrement exposés, toutes plus belles et plus sexy les unes que les autres et qui vont certainement faire grandir le nombre d’adeptes du covoiturage…