Lutte contre la désertification : la part de l’Algérie

Voici un article écrit par M’hamed Rebah pour la Nouvelle République (Algérie), et publié le 24 mars dernier.

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par M’hamed Rebah

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La Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification (UNCCD) a dégagé 12 milliards de dollars pour lutter contre ce phénomène. La contribution de l’Algérie est estimée à 2 milliards de dollars selon le rapport final de la neuvième session du comité chargé de l’examen de la mise en œuvre de la Convention, tenue le 25 février dernier, en Allemagne.

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L’Algérie a participé à cette session avec une forte délégation, en sa qualité de présidente du groupe africain de l’UNCCD (2009-2011) et présidente également du Comité consultatif régional africain sur la lutte contre la désertification qui avait été installé, à la fin de l’année passée, à Alger. L’installation de ce Comité a été justifié par la nécessité de faciliter la coopération entre les pays membres de cette Convention touchés par la désertification au sein  de chaque région et de renforcer les synergies entre les institutions, les programmes  et mécanismes pertinents du système des Nations unies, les banques de développement,  les donateurs (…) afin de contribuer au succès des programmes d’actions régionaux  et sous-régionaux et, le cas échéant, fournir une aide technique aux programmes nationaux en la matière.

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Outre la lutte contre la désertification, les ressources financières mobilisées par l’UNCCD sont destinées à la lutte contre la dégradation des terres et la gestion durable des ressources naturelles. Les recommandations de ce rapport seront soumises pour examen et adoption lors la 10e session de la Conférence des Parties (COP 10), qui se tiendra du 10 au 21 octobre 2011 à Changwon City en République de Corée.

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La Convention des Nations unies sur « la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique », a été adoptée le 17 juin 1994, à Paris, suite à une décision prise en juin 1992, à Rio, par la CNUED. Ce document souligne « la priorité africaine » et reprend pour l’essentiel les propositions relatives à la désertification contenues dans l’Agenda 21 adopté par la CNUED.

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Au départ, la reconnaissance de la dimension planétaire du phénomène de la désertification ne s’est pas accompagnée d’un investissement égal ou comparable à celui consacré aux autres problèmes globaux que sont les changements climatiques, la réduction de la biodiversité, la pollution des eaux internationales et l’appauvrissement de la couche d’ozone, qui ont été la raison d’être du FEM à sa création.

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La Convention ne disposait pas d’un accès direct aux ressources du FEM au même titre que les autres conventions de Rio. Ce n’est qu’en octobre 2002, à sa deuxième Assemblée générale, tenue à Pékin, que le FEM a fini par désigner la dégradation des terres (désertification, déboisement) comme domaine d’intervention.

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En Algérie, la loi de finances complémentaire pour 2002 a institué un Fonds de lutte contre la désertification et pour le développement du pastoralisme et de la steppe. Fin 2003, l’Algérie a finalisé son plan d’action national (PAN) articulé autour de deux axes : la préservation des ressources naturelles et la participation active des populations concernées. L’objectif du PAN est de parvenir à la définition d’une stratégie à long terme pour lutter contre la désertification et atténuer les effets de la sécheresse.

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Au cours d’un séjour à Alger, Boubacar Cissé, coordonnateur au niveau du secrétariat de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), a reconnu à l’Algérie la place de pays pionnier dans la lutte contre la désertification en Afrique, notamment avec le programme du Barrage vert, lancé en août 1971 sur une superficie de 3 millions d’ha, il devait constituer une véritable ceinture variant de 5 à 20 km de largeur et s’étalant d’est en ouest, sur 1500 km. Le gouvernement algérien a décidé de réactiver le barrage vert en lançant une opération d’extension sur 100 000 ha dans les cinq années à venir.

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Cette décision a été prise sur la base des données fournies par la carte de la sensibilité à la désertification en Algérie réalisée par le Centre des techniques spatiales d’Arzew, qui dépend de l’ASAL (Agence spatiale algérienne), en partenariat avec la DGF (Direction générale des forêts). Celle-ci a montré que plus de 27 millions d’hectares sont menacés – indice d’une évolution de ce phénomène – alors que 13 millions ha sont exposés à l’érosion hydrique au niveau de 34 bassins versants sur les 52 existants au niveau national.

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