Annuaire 2015 et Rue Verte

L’annuaire 2015 des JNE a été fêté le mercredi 25 mars au centre Maurice Ravel, dans le XIIe arrondissement. L’occasion de découvrir la Rue Verte et les projets de verdissements de la capitale. Les JNE sont venus nombreux.

 

par Danièle Boone

Pénélope Komitès et Florence Chopin © J-B Dumond
Pénélope Komitès et Florence Chopin © J-B Dumond


Rendez-vous était donné à 17 heures au centre d’animation Maurice Ravel, à la porte Montempoivre, dans le XIIe arrondissement. Carine Mayo, notre présidente, a présenté Pénélope Komitès, adjointe au maire de Paris, chargée des espaces verts et Florence Chopin, adjointe au maire du XIIe arrondissement, chargée de la végétalisation. Notre présidente a rappelé que, depuis quelques années, il existait une volonté politique de verdir la capitale notamment en incitant la création de potager et la plantation de vergers dans les écoles et en végétalisant les bâtiments publics.

 

La parole a ensuite été donnée à Pénélope Komitès. Après avoir rappelé qu’elle avait été directrice de Greenpeace France de 1992 à 1998, elle nous a présenté la mission que Anne Hidalgo lui a confié, à savoir, changer le modèle urbain actuel, très minéralisé. Son objectif : faire de Paris une ville qui relève les défis environnementaux mais aussi sociaux et économiques. En cette année où Paris va accueillir la COP21, la démarche prend vraiment tout son sens.

 

Pénélope Komitès estime que ces évolutions qui concernent toutes les grandes villes doivent être étudiées au niveau européen. Il serait bon, par exemple, de constituer des groupements d’achat. Une ville comme Paris se devra d’acheter quelques véhicules électriques, mais leur nombre, qui restera modeste, ne motive pas les constructeurs alors que, au niveau européen, cela serait incontestablement intéressant.

VERDIR PARIS

Au centre Maurice Ravel, c'est déjà vert  © J-B Dumond
Au centre Maurice Ravel, c’est déjà vert © J-B Dumond


L’équipe municipale souhaite créer 30 hectares d’espaces verts supplémentaires. La difficulté, c’est que les terrains sont du foncier et qu’il y a forcément un arbitrage à faire.

 

Par ailleurs, la ville négocie pour que certains jardins appartenant au diocèse ou aux congrégations soient ouverts au public. Elle négocie également une convention-cadre avec la SNCF pour ouvrir à nouveau des tronçons de la petite ceinture.

 

Les grandes places parisiennes (Bastille, Nation, place des fêtes, etc…) devraient, elles aussi, bénéficier de réaménagement vert.

 

La ville souhaite atteindre 100 hectares végétalisés (toitures, murs, façades) à la fin de la mandature. Il s’agit de renforcer l’existant, mais aussi de proposer des mesures incitatives pour les nouvelles constructions. Le PLU (Plan Local d’Urbaniste) pour 2017 a été révisé dans ce sens. Enfin, une charte de végétalisation devrait être prête en mai afin de faciliter les démarches administratives.

AGRICULTURE URBAINE

Un potager urbain comme au centre Maurice Ravel © JB Dumond
Un potager urbain comme au centre Maurice Ravel © JB Dumond


Sur ces 100 hectares, 30 seraient consacrés à l’agriculture urbaine en tant que nouveau modèle économique. C’est l’un des projets les plus ambitieux de la municipalité. Dans le XVIIIe arrondissement, un maraîcher travaille déjà pour un grand restaurateur.

 

La ville collabore avec Veni Verdi, une association spécialisée en agriculture urbaine qui met en place des potagers dans les écoles, le plus grand étant situé sur le toit du collège Matisse dans le XXe arrondissement. A terme, toutes les écoles parisiennes devraient avoir leur potager. Au collège Pierre Mendès France, c’est une véritable ferme urbaine qui est en train d’être élaborée.

 

Par ailleurs, la permaculture devrait être développée à l’école d’horticulture du Breuil dans le bois de Vincennes. Des formations vont être mises en place.

 

Tout cela bien sûr, conjointement aux jardins partagés.

DES QUESTIONS À PROFUSION

Pendant l’échange qui suit, de nombreuses questions sont posées notamment sur la consommation d’eau qui résultera de tout ce verdissement. « Cette question a été soigneusement étudiée, répond Pénélope Komitès, notamment en choisissant des plantes rustiques, donc peu exigeantes. »

 

Autre question : les friches ? Oui, elles vont être maintenues.

 

Concernant la faune urbaine, Pénélope Komitès, nous explique qu’elle défend actuellement les corneilles dont certains demandent l’éradication. Elle expose aussi un nouveau problème sanitaire à gérer : les tiques, dont certaines sont porteuses de la maladie de Lyme, sont maintenant présente dans certains espaces verts. Il va donc falloir informer et éduquer la population.

LA RUE VERTE

La rue verte © J-B Dumond
La Rue Verte © J-B Dumond


C’est entre deux averses et un rien de crachin que Loïc Le Noan, adjoint au directeur du centre d’animation Maurice Ravel chargé des projets environnement et développement durable, nous fait découvrir le magnifique programme d’actions participatives de renaturation et d’embellissement du quartier Bel Air Nord dont il est responsable. L’objectif est à la fois paysager, pédagogique et récréatif.

 

On commence par le poulailler. Quatre cocottes vont prendre possession de leur nouvel habitat (40m2) très prochainement. A entendre toutes les questions, recommandations et diverses remarques, c’est sûr, les poules auront leurs aficionados. Les animaux sont de bons vecteurs de communication. Des moutons sont venus « tondre » les pelouses, cela a été un vrai succès. Leur bergerie est urbaine elle aussi, puisque située vers la porte de Bagnolet. On pénètre ensuite dans le premier jardin de la Rue Verte, un potager enrichi de quelques pieds de vignes et d’une haie bocagère.

Loïc Le Noan nous présente avec passion le projet porté par le Centre d'animation Maurice Ravel © J-B Dumond
Loïc Le Noan nous présente avec passion le projet porté par le Centre d’animation Maurice Ravel © J-B Dumond


Un atelier accueille les enfants tous les mercredis et il y a une permanence tous les samedis. Les gens viennent participer. « Nous ne fonctionnons pas comme un jardin partagé, explique Loïc Le Noan. Ici les gens n’ont pas leur petite parcelle à gérer individuellement. Chacun propose et il y a une médiation. »

 

Nous découvrons ensuite la Rue Verte à proprement parler. Les pieds des arbres ont été végétalisés et des pots complètent l’ensemble. Au total, c’est 80 m2 de voie publique qui a été végétalisé. « Et c’est très respecté », remarque Loïc. Sans doute les fruits d’une bonne communication et du rôle des enfants auprès des adultes.
Cette étonnante visite se termine par le verger et le  jardin sauvage. Fruitiers (que des variétés anciennes), mare et herbes folles vivent leur vie attirant naturellement toute une petite faune intéressante à faire découvrir aux enfants.

PRÉSENTATION DE L’ANNUAIRE

Carine Mayo présente l'annuaire à une assemblée attentive © J-B Dumond
Carine Mayo présente l’annuaire à une assemblée attentive © J-B Dumond


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Tout ragaillardis par ces initiatives réjouissantes et la passion de Loïc Le Noan, nous avons écouté Carine Mayo présenter l’annuaire (lire ici) puis, Roger Cans,  l’un des deux grands témoins de cette année, qui a évoqué sa bonne trentaine d’années dans l’association, et les bons souvenirs de ses voyages JNE.

Et comme il se doit, la soirée s’est prolongée autour d’un verre.

 

 

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