Liberté, égalité, fraternité, laïcité et libertaire

Soyons Charlie qui a tant relayé le message écologique de la vie face aux destructeurs méthodiques de la nature.

 

par Denis Cheissoux

 

charlie


Ils ont voulu couper les ailes à un canard. Des feutres face aux kalachnikovs. Deux coups de crayon sont souvent plus efficaces que de longs discours. Vos assassins l’ont parfaitement compris.

 

Nous on est secs. Ou plutôt mouillés de larmes. Charlie, c’est l’anagramme de chialer. Vont- ils nous assécher ? Non. C’est l’eau de nos vies qui doit réhydrater la démocratie, la République, la liberté de penser, de caricaturer autrement, que l’on doit protéger et féconder comme une zone de captage

 

L’humour dans nos vies, c’est dire autrement la vie. Un rire salutaire, libertaire, un rire soupape, sur le pape qui stimule la pensée. Hannah Arendt insistait sur ce point : « Penser est dangereux, mais ne pas penser est plus dangereux encore ». A nous de ne pas l’oublier. Il reste que sur le marché, la kalachnikov à 100 balles se trouve plus facilement que l’humour et leurs talents formidables.

 

On attaque le fronton républicain et un média qui est l’autre nom de la démocratie. Sève absolue de l’état de droit, de la circulation de la pensée. Entre un gouvernement sans presse et une presse sans gouvernement, le Président américain Jefferson choisissait la presse sans gouvernement. – nous rappelait Cynthia Fleury chez K. Evin.

 

Ils sont morts assassinés parce qu’ils étaient libres.

 

Aucun pape, imam, athée, dieu ou politique, aucune ligne bleue marine des Vosges, aucun cul triste de Zemmour, Houellebecq ne pouvaient les arrêter. Sur leur fronton était gravé : Libertaire, égalité, fraternité, laïcité.

 

Dans la vie, ils étaient gentils, ils étaient doux comme des agneaux qui mordaient les loups.

 

Ils sont morts assassinés parce qu’ils étaient libres. Restons debout, fermes, humains et nommons les choses, remontons aux causes.

 

Soyons dignes et à la hauteur : vivants, drôles, bêtes, talentueux, généreux, ouverts, amoureux à tort et à travers, de la vie, des femmes, des hommes, d’une fleur, iconoclastes, sans un tunnel idéologique qui au bout ne voit jamais la lumière. Et comme les petits soldats de l’an deux dépenaillés, levons-nous en masse dimanche !

 

Soyons Charlie qui a tant relayé le message écologique de la vie face aux destructeurs méthodiques de la nature. A CO2, nous n’oublions pas combien l’hebdo, de moins en moins acheté, s’est investi dans les thématiques écologiques, bien avant qu’elles ne deviennent à la fois les priorités d’aujourd’hui et les enjeux de demain. Les journalistes se sont improvisés lanceurs d’alertes alors que le terme n’était pas encore à la mode. Ils ont notamment ouvert les yeux des gens sur les dangers du nucléaire ou les excès du consumérisme. Merci Fabrice Nicolino, blessé aux jambes, nous t’aiderons à te relever.

 

Achetez Charlie, encadrez-le ! Pour dire à ces salopards que ce qu’ils ont voulu tuer ne le sera pas. De fragiles valeurs, la liberté, la laïcité.

 

Dans ces moments saturés de violences et de fureurs humaines, de commentaires comme une avalanche de poudreuse … on prend conscience de l’importance infinie du babil et des acrobaties d’une mésange bleue accrochée au bout d’une branche givrée, décortiquant patiemment les chatons d’un bouleau ! Comme une boule de Noël qui éclaire nos visages.

 

Et nous resterons sur la presque phrase de Jacques Brel « Quand on n’a que l’humour, à s’offrir en partage… »

 

Aussi voyez-vous, s’attaquer à un journal et finir canardés dans une imprimerie, ces deux truands sans humanité doivent peut être penserque les lettres et les mots se sont vengés.

 

Retrouvez Denis Cheissoux tous les samedis à 14 h dans CO2 Mon Amour sur France Inter, ou en podcast en cliquant ici.