BiObernai 2014 – l’atelier de peinture bio de Patrick Fischer

Au cours de leur voyage en Alsace effectué lors du salon BiObernai, les JNE ont visité le 13 septembre 2014 l’entreprise de peinture bio de Patrick Fischer.

 

par Roger Cans

 

peinture-fischerNous partons pour Rosheim (Bas-Rhin), afin de visiter une entreprise de peinture qui, à première vue, n’a rien d’extraordinaire. Mais la visite nous ouvre les yeux sur un entrepreneur, Patrick Fischer, qui exerce un métier unique : il restaure avec des peintures élaborées à l’ancienne, avec des minéraux, des végétaux et des produits animaux naturels. L’entreprise de son père, créée en 1957, fabriquait des peintures à l’huile de lin et à la térébenthine. Lui-même a fait son service militaire dans les chasseurs alpins, ce qui l’a branché sur les Alpes. Il est devenu guide de montagne et a découvert les meubles peints, puis les fresques des monastères de Toscane.

 

Donc, pas question de se servir des peintures au vinyle ou glycérophtaliques. Il s’en tient aux vieilles recettes, plus exigeantes. Pour restaurer un vieux mur, il étale d’abord du savon noir, de la cire d’abeille, de la crème de lait, de la chaux, de la poudre de marbre et enfin les pigments. C’est ainsi qu’il restaure l’église Sainte-Aurélie, un temple protestant de Strasbourg. Les bancs de l’église, en sapin, ont été peints en faux chêne. Il doit retrouver les techniques du faux chêne ou du faux marbre, longtemps utilisées aux siècles précédents. Pour cela, il dispose d’un matériel précieux : brosses et pinceaux en poils de martre, de blaireau, de sanglier. Et même des rouleaux en latex.

 

Suprême raffinement, il cultive dans le jardin attenant à son atelier des plantes tinctoriales comme la garance, le pastel et le sureau. « J’ai le défaut d’être puriste », dit-il. Patrick Fischer est à la fois un artisan et un artiste. Ce qui fait de son entreprise une merveille d’ingéniosité et de talent.

 

Cet article a été réalisé dans le cadre du voyage JNE au Salon BiObernai 2014. Sur l’entreprise de peinture Fischer, lire aussi l’article de Magali Reinert sur notre site.