Deux importantes espèces animales découvertes en Amazonie

L’annonce de la découverte de deux nouvelles espèces est presque passée inaperçue dans la presse.

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par Pierre Paillard

Dessin du Tapirus kabomani par G. Braga, from Cozzuol et al. (2013). Source : Beauty in the Bones

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C’est un ami biologiste, Benoit Grison, qui m’a fait part de l’évènement, connaissant mon intérêt pour l’Amazonie et le long séjour que j’y ai effectué. Les chercheurs qui sont parvenus à ce résultat sont Brésiliens pour la plupart. Ils étaient forcément intéressés par le sujet.

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Ce n’est pas arrivé depuis un siècle pour des animaux de cette taille. Il s’agit d’un poisson, un arapaima, et d’un mammifère, un tapir. Dans le bassin du grand fleuve Amazone, il existe déjà au moins quatre espèces de tapirs : Tapirus terrestris, T. bairdii, T. pinchaque, T. kabomani… Une espèce habite l’Asie. Le tapir est classé avec les pachydermes, son museau étant déjà en forme de trompe…

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L’arapaima est, lui, un poisson qui atteint, « actuellement » près de deux mètres. Il a une énorme bouche dite « supère », comme l’arowana, a de grosses écailles, contrairement à un autre poisson de grande taille, le silure. Tous avalent aussi leurs proies en surface, les silures vont même les chercher à terre ! C’est mieux puisqu’il n’y a pas seulement que des poissons, mais des poules et autres volatiles ! Les espèces de trois mètres et plus ont, elles, disparu avec la pêche intensive.

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L’information concernant ces découvertes a été publiée en 2013 par l’American Society of Mammalogists et Bio One. Tous deux sont des sites strictement réservés à un usage non commercial. Si celles-ci concernent des animaux de belles tailles, il faut quand même dire qu’un inventaire « antérieur » présenté en 2010 au Japon par le WWF, a rassemblé les récentes découvertes de l’époque, soit 637 plantes, 257 poissons, 216 amphibiens, 55 reptiles, 16 oiseaux et 39 mammifères ! Il est bon de noter que les insectes ne sont pas cités.

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Arapaima leptosoma (adapté de Donald Stewart, Copeia 2013; en fond: the Meyers) – Source : Sci-News

Pour le naturaliste, il n’est besoin que de survoler l’immense forêt amazonienne, en avion de ligne ou en « radeau des cimes », pour espérer que cette liste ne soit pas close ! Il n’empêche que l’homme a causé la destruction d’au moins 17 % de la forêt tropicale amazonienne au cours des cinquante dernières années. Pas seulement à cause de la prospection pétrolière et de l’agriculture intensive, mais par la construction de gigantesques barrages hydroélectriques. Heureusement, même en 2010, une vaste étude publiée à Londres (Census of marine life) fait état d’une profusion de découvertes, mais seulement en ce qui concerne les mers et océans. L’estimation et l’appréciation d’un naturaliste, Jean-Christophe Vié, du programme de l’UICN : « il y a toujours une joie de la découverte », ce qui est vrai, mais toutefois il met en garde, « il faut rester objectif ».

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Selon la liste de l’UICN, une espèce d’amphibien sur trois, plus d’un oiseau sur huit, plus d’un mammifère sur cinq et plus d’une espèce de conifère sur quatre sont menacés d’extinction au niveau mondial.

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