Écologie : le changement, c’est raté !

 


par Marc Giraud

Après un himalayesque Grenelle de l’Environnement qui avait accouché d’un micromammifère, la Conférence sur l’Environnement de l’actuel gouvernement n’a pas fait mieux. Même pas accouché d’un malheureux hamster, l’un de nos animaux sauvages les plus menacés, mais qui ne bénéficie toujours pas des mesures qui assureraient sa sauvegarde. Faudrait pas qu’il se plaigne, l’animal : pour le loup, autre espèce protégée, c’est carrément une campagne d’éradication qui est menée par quatorze sénateurs apparentés socialistes, avec la bénédiction du ministère dit de l’Ecologie (voir ici).

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Ne passons pas sur la supercherie qui dénature nos espaces dits protégés : Yves Paccalet nous a alertés sur la fragilité du statut du Parc de la Vanoise. Rappelons que l’on chasse encore des tétras lyres (des oiseaux très menacés) dans plusieurs Réserves naturelles (Vercors, Chartreuses…), des espèces protégées à la glu dans le Parc des Calanques, etc. Maintenant, c’est le Parc des Cévennes, désormais espace de chasse privée aux cervidés, qui demande… l’exclusion des loups de son territoire !

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Les destructions ne concernent pas que les animaux sauvages. Par orgueil, un Premier ministre dont on doute de l’autorité va, le plus bêtement du monde, vouloir s’affirmer en anéantissant 2000 hectares de territoire dont 98 % en zone humide pour un aéroport contestable et contesté à Notre-Dame-des-Landes (voir les sites de Laurent Samuel, Fabrice Nicolino et Hervé Kempf, par exemple, ainsi que la lettre ouverte de Patrick Warin, collègue de l’ENA, à son camarade François Hollande). L’affaire a des relents de Larzac, et pourrait bien mobiliser du monde…

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D’autre part, la France peut se vanter d’être le premier pays à se voir condamné pour non respect du droit communautaire, à une amende et une astreinte, pour non contrôle en matière de pêche. La Cour des comptes vient de publier un rapport édifiant sur le sujet. Elle a aussi, enfin, ouvert les yeux sur les fonctionnements de l’ONCFS (Office de la chasse et de la faune sauvage) aux « dérives » et aux « pratiques contestables » (téléchargez ici le rapport de la Cour des Comptes).

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Dans ce contexte, on peut se douter que, malgré les promesses, la tentation reste grande de trouver de l’énergie et de l’argent dans l’exploitation des gaz de schiste. Évoquer chaque thème environnemental (l’agriculture, le transport, le nucléaire…), c’est constater que le gouvernement s’assoit discrètement mais pleinement sur l’écologie. Ça fait beaucoup, beaucoup. Du côté des ONG, ça commence à chauffer… (voir cet article de 20 Minutes).

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Derrière tout cela, il y a une idéologie, terme qui est presque devenu un gros mot, voire une insulte, de la part de ceux qui vous reprochent de ne pas avoir la même que la leur. Celle-ci est véhiculée entre autres par le vocabulaire : compétitivité (autre mot à la mode), développement, progrès, etc., qui sonnent si positivement que l’on en oublie ce qu’ils impliquent. Il y a aussi les médias dominants, chers collègues, que nous avons tant de mal à faire évoluer. La réaction virulente de certains journalistes à l’étude de Gilles-Eric Séralini sur un maïs OGM, par exemple, me laisse songeur. Non pas qu’ils aient tort de défendre la déontologie et la transparence de l’information, bien entendu, mais parce qu’ils l’ont parfois fait d’une manière inexplicablement sélective. Dans certains médias, on n’a guère entendu de critiques aussi outrées sur les agissements de Monsanto, pourtant autrement plus scandaleux sur le fond, sur la forme et sur l’objectif recherché. On n’a pas non plus ressorti les travaux d’Arpad Pusztai en Ecosse sur les effets des OGM sur le système immunitaire des rats. Le chercheur s’était vu confisquer son matériel et virer de son labo, et ça n’avait pas fait le tour des rédactions à l’époque. Idéologie ?

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Ce que l’on n’a pas entendu non plus (là, vous allez rire), c’est la moindre parole de compassion pour ces pathétiques rats blancs de laboratoire. Des rats, des hamsters, quelques loups, c’est dérisoire ? Seulement si l’on pense que seul l’être humain est digne d’intérêt et de respect. Idéologie ? Oui : considérer la nature comme une chose uniquement destinée à être exploitée par l’homme, et les autres êtres vivants comme des inférieurs sans importance, ça s’appelle être créationniste. Cela reste répandu dans les mentalités des politiques, des médias dominants et de ceux qu’ils influencent, même si c’est de façon cryptée. Le changement, c’est pas pour tout de suite…

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Cet éditorial, comme tous ceux de ce site, n’engage que son auteur.

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