Le Contrat naturel par Michel Serres 

Près de 30 ans après la publication de son livre fondateur « Le Contrat naturel », paru en 1990, « brûlot qui proposait d’élever la nature au rang de sujet de droit », Michel Serres nous en livre une nouvelle édition. L’occasion pour le philosophe de se féliciter dans une préface inédite des avancées dans la prise en compte des avancées dans la prise en compte des droits de la nature.

Considérée comme farfelue il y a un quart de siècle, l’idée selon laquelle « l’état de violence entre l’homme et le monde appelle l’élaboration d’un nouveau droit, à fonder sur un contrat naturel qui compléterait le contrat social conclu entre les hommes » est aujourd’hui de mieux en mieux acceptée. « L’on voit, dans certains pays, apparaître cette nouvelle législation appliquée à des fleuves en péril, à des forêts saccagées, à des rivages saccagés, même à des parcs régionaux ou nationaux pourris par le tourisme », écrit l’académicien, fustigeant au passage l’emploi du terme « environnement », qui implique une vision du monde comme « une circonférence dont nous occuperions le centre ».

Mais ce qui a changé aussi depuis 1990, c’est que notre monde est confronté à une urgence sans précédent. « Je suis certain que nous allons désormais à une catastrophe dont notre histoire ne nous donne aucun exemple, si nous ne changeons au plus vite nos coutumes, notre économie et nos politiques », affirme Michel Serres. En d’autres termes, les quelques avancées positives, notamment  au niveau du droit, sont loin de suffire pour enrayer des phénomènes comme la perte de la biodiversité. La faute, selon le philosophe, en incombant aux « puissants de la planète » qui restent sourds aux alarmes et aux solutions.


Éditions Le Pommier, 240 Pages, 19,00 € – www.editions-lepommier.fr
Contact Presse : Delphine Julie. Tél.: 01 84 20 05 37 – agence@relations-presse.net
(Laurent Samuel)