L’urine de l’or liquide au jardin par Renaud de Looze

UrineVoilà un ouvrage qui ouvre de nombreuses perspectives. Renaud de Looze est ingénieur et pépinièriste, créateur de la Palmeraie des Alpes en Isère. Passionné par la nutrition en boucle des écosystèmes, il expérimente les techniques de recyclage durables sur son site de production. Lorsqu’on sait qu’une seule personne peut générer environ 500 litres d’urine par an et que cette urine contient des minéraux essentiels pour les plantes et surtout de l’azote facilement assimilable, on comprend l’intérêt qu’on puisse y porter.

L’utilisation pour un particulier est d’une simplicité exemplaire. Il suffit de diluer l’urine fraîche dans de l’eau – 500 ml pour un arrosoir de 10 litres et de procéder à l’arrosage. Et c’est d’une efficacité remarquable. L’année dernière, avec la sécheresse, faute d’orties pour préparer du purin, je m’y suis essayée et j’ai eu de très beaux légumes. Ainsi, lorsque ce livre est sorti, l’envie d’étayer mon savoir-faire de « vrai » savoir m’a donné envie de m’y plonger.

Aujourd’hui, des chercheurs essaient d’imaginer comment collecter, conserver et valoriser toute cette matière première, véritable or liquide. Cela peut paraître un peu vain, mais face à la montée des prix de l’azote « naturel » assimilable par les végétaux, l’urine est une solution alternative qui commence à émerger dans les jardins mais aussi en agriculture expérimentale, dans certains pays comme la Suisse, la Suède, les États Unis, le Mexique, la Chine ou l’Afrique du Sud. L’urine contient également du phosphore assimilable indispensable à la bonne croissance des plantes. Il est rarement présent dans les engrais liquides naturels. De plus la ressource en phosphore va être limitée dans les années à venir.

En bémol, l’urine contient des résidus médicamenteux mais, selon l’auteur,  il semble que ceux-ci se dégradent au cours de leur minéralisation et qu’ils soient complètement éliminés par l’emploi de compost selon des tests réalisés par l’institut suisse Eawag, une référence dans le domaine. Plus ennuyeux, le sel que les plantes n’aiment pas du tout. L’utilisation de l’urine comme engrais dans son jardin est donc réservée à ceux qui en consomment pas plus de 3 grammes par jour, ce qui est une limite tout à fait raisonnable.


Éditions de Terran, 96 pages, 12 € – www.terran.fr
Contacts presse : Caroline Calduch. Tél.: 05 81 91 31 36 – c.calduch@piktos.fr
Géraldine Ménard. Tél.: 06 11 75 71 39 – geraldine_menard@hotmail.com
(Danièle Boone)