En Algérie aussi, un début chaud pour l’hiver

Le temps qu’il fait en Algérie (soleil, pas de vent, pas de pluie, température élevée pour fin décembre, mer calme) inquiète les gens. Voici un article à ce sujet paru dans Reporters le lundi 21 décembre 2015.

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par M’hamed Rebah

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alge18« Pas de BMS * », affichait, hier (20 décembre), le site de l’Office national algérien de la météorologie (ONM) à deux jours du début, plutôt chaud, le 22 décembre, de la saison d’hiver. La carte commentée par les présentateurs à la télévision algérienne est couverte de soleil et les prévisions sur 10 jours et plus, données par les sites spécialisés, annoncent, partout dans le pays, que le temps restera clément jusqu’au début de l’année prochaine.

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Il n’y a pas meilleur argument en faveur de la lutte contre le changement climatique au lendemain de la 21ème conférence des Nations unies sur le climat (COP 21) dont les résultats, salués par les délégations officielles, ont été diversement accueillis par les ONG et experts.

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En 2014, aussi, l’automne algérien a eu des allures estivales, ce qui avait suscité une profonde inquiétude chez les agriculteurs. Mais, comme l’a rappelé l’ONM dans sa rétrospective 2014, dès le mois de novembre, il y a eu d’importantes perturbations, provoquant des intempéries et des inondations de grande ampleur, y compris au sud et dans les régions steppiques, suivies à la fin de l’année par une vague de froid sur le nord du pays, accompagnée d’importantes chutes de pluie et de neige touchant particulièrement les régions de l’est et du centre.

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Sur le plan hydrologique, l’ONM a signalé que ces apports de précipitations enregistrées durant la période automnale 2014 (nov.-déc.) ont énormément contribué à la reconstitution des nappes phréatiques et à un remplissage des barrages en exploitation, qui a atteint au niveau national, un taux de 72,38 %, alors que, vers les régions de l’ouest, qui ont le plus bénéficié de ces perturbations, un taux exceptionnel de remplissage (87 %) avait été atteint.

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En 2015, il faut espérer que le retard sur la saison hivernale n’est qu’un décalage et que, bientôt, tout rentrera dans l’ordre.

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L’Organisation météorologique mondiale (OMM) estime que la température moyenne à la surface du globe en 2015 devrait être la plus élevée jamais constatée et franchira sans doute le seuil, aussi symbolique que significatif, que constitue un réchauffement de 1 degré Celsius par rapport à l’époque préindustrielle. L’OMM explique que cette situation résulte des effets conjugués d’un puissant épisode El Niño et du réchauffement climatique causé par les activités humaines.

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Le changement climatique a influencé de nombreux phénomènes météorologiques extrêmes – en particulier les vagues de chaleur – fait observer l’OMM, qui a mené une étude sur cinq ans indiquant que les années 2011 à 2015 représentent la période de cinq ans la plus chaude jamais enregistrée.

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« L’état du climat mondial en 2015 fera date pour un certain nombre de raisons », a déclaré le secrétaire général de l’OMM, Michel Jarraud. « Les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ont atteint de nouveaux pics : au printemps boréal 2015, pour la première fois, la teneur de l’atmosphère en CO2 a franchi la barre des 400 parties par million en moyenne mondiale. L’année 2015 sera probablement la plus chaude jamais enregistrée, les températures de surface de la mer atteignant des niveaux sans précédent depuis qu’il existe des observations. La barre des 1 ° C de réchauffement sera sans doute franchie », a-t-il ajouté.

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L’OMM est l’organisme des Nations Unies qui fait autorité pour les questions relatives au temps, au climat et à l’eau. Ses rapports sur l’état du climat mondial sont établis à partir des informations communiquées par les 191 membres de cette institution.

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* BMS : bulletin météorologique spécial. Depuis les inondations de Bab El Oued en novembre  2001, les Algériens connaissent la signification de ces initiales. Le BMS avertit sur un risque lié aux intempéries (inondations surtout) et appelle à des mesures de prévention.

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