Gasoil, carburant polluant : les raffineries algériennes au rendez-vous en 2013

Cet article a été publié dans Reporters, nouveau quotidien algérien.

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par M’hamed Rebah

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Alors que fin 2012, les importations de gasoil dépasseront les 2 millions de tonnes, une annonce surprenante vient d’être faite par la Sonatrach : l’Algérie pourrait ne pas importer ce carburant en 2013.

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C’est surprenant quand on sait que l’alerte a été maximale après le bond impressionnant des importations de gasoil, qui étaient de 1,3 million de tonnes en 2011. Leur facture a franchi le seuil des 500 millions de dollars dès 2010 (elle était de 300 millions de dollars un an avant).

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Une étude commandée en 2005 par Naftec (entreprise de production de carburant) situait la demande en gasoil du marché national à l’horizon 2020 à presque 9 millions de tonnes/an et selon la même étude, dès 2012, l’offre devait dépasser les 9 millions de tonnes/an. Entre-temps, la tendance à la diésélisation du parc automobile en Algérie (plus de 4,5 millions de véhicules à fin décembre 2011, selon l’ONS, 5,5 millions selon d’autres sources) s’est aggravée d’année en année. La progression du nombre de véhicules importés également a été fulgurante : 418 665 durant les neuf premiers mois de 2012, selon les chiffres du Cnis (Centre national de l’informatique et des statistiques des Douanes). A titre de comparaison, pour toute l’année 2011, 390 140 véhicules ont été importés et en 2010, 285 337 véhicules, d’après la même source. Dans ce parc automobile en hausse, il y a les véhicules particuliers, mais aussi les bus et les camions, ils absorbent près de la moitié de la consommation nationale de gasoil. Quasiment, tous les camions roulent au gasoil.

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Alors, comment évitera-t-on d’importer du gasoil l’an prochain ? Les raffineries, en retard aux rendez-vous précédents, sont attendues pour 2013. Elles mettront sur le marché le gasoil en quantités suffisantes pour couvrir les besoins du parc national automobile. Ayant échoué à maîtriser la demande en gasoil en agissant sur son prix à travers la fiscalité (les députés s’y sont systématiquement opposés), ayant échoué visiblement aussi dans les autres mesures (en octobre 2009, le Premier ministre avait demandé aux administrations de ne plus acheter de véhicules diesel pour leurs parcs auto et il était question d’étendre cette interdiction aux entreprises publiques qui bénéficient de l’appui financier de l’Etat), le gouvernement a préféré affronter le défi de la demande en augmentant les capacités de production de gasoil. L’étude de Naftec a prévu que les besoins en gas-oil jusqu’en 2020 seront couverts par la production des raffineries algériennes.

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