La France, 5e pays du monde pour sa diversité biologique, mais aussi pour ses espèces menacées

La France, avec ses collectivités d’outre-mer, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française, dispose d’une très grande richesse biologique, la 5e du monde. En clair, cela signifie que notre pays compte un nombre très important d’espèces animales et végétales.

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par Christine Virbel

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C’est une grande chance car ces espèces sont un vivier de molécules qui pourront peut-être guérir des maladies actuelles ou à venir, fournir de nouvelles ressources alimentaires ou encore attirer dans nos territoires des visiteurs avides de nature et d’émerveillement.

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Mais la France est aussi l’un des pays où un grand nombre d’espèces sont menacées de disparition. Selon l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), elles sont 983 actuellement. La liste rouge 2012 de l’UICN les cite : la tortue imbriquée, le dugong, le pétrel noir de Bourbon, les pins araucaria ou le bois de poupart dans les territoires de l’autre bout du monde. En métropole aussi, 215 espèces sont menacées, dont le simple citoyen ignore même l’existence, parfois (comment les protéger alors ?). Ainsi, en Bretagne, des écologistes arpentent les plages à la recherche de capsules d’œufs de raies, preuve que l’espèce, pêchée de façon involontaire (prises accessoires), n’a pas disparu. La violette de Rouen, « en danger critique », est présente sur un petit territoire et unique au monde. On pourrait citer encore l’esturgeon européen ou la cordulie splendide, une grande libellule. Peut-on les laisser disparaître ?

En raison de sa position en tête des pays les plus riches en diversité animale et végétale, la France porte une grande responsabilité pour enrayer l’extinction de la biodiversité dans le monde. Une Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) a été présentée en mai 2011, suivie d’un guide pour l’action, qui sortira cet été, afin de proposer des idées concrètes.

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Mais la France est l’ensemble des personnes et des institutions qui la constituent : Etat, régions, entreprises, associations et citoyens doivent intervenir de façon concertée pour mettre en œuvre cette stratégie, sinon elle ne sera qu’une déclaration d’intentions.

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Plusieurs pistes sont à suivre, en premier lieu le contact « charnel » avec la nature qui fait qu’on a envie de la protéger. Des souvenirs d’enfance, une sensation de bien-être, une odeur de sous-bois, le cri des martinets en été peuvent s’encrer dans l’inconscient à tout jamais et poussent à respecter l’équilibre de la nature.

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Les raisons purement économiques s’ajoutent à cette première piste à suivre : combien coûte la pollinisation des vergers par location de ruches d’abeilles itinérantes aux Etats-Unis ? Ce service était gratuit quand les abeilles vivaient sur place il y a quelques années encore. Protégeons les nôtres !

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De même, des oiseaux ou des chauve-souris se nourrissent de moustiques ou d’insectes ravageurs et évitent l’achat d’insecticides dans certains types de culture. Protégeons nos oiseaux !

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Les rives sauvages ou les forêts servent de stations d’épurations naturelles pour purifier l’eau au robinet. Gardons nos forêts et des rives de cours d’eau non bétonnées !

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Une troisième piste entre en compte : celle de notre santé. La nécessité d’un air moins pollué, d’aliments sains et d’une eau non contaminée sont sans prix. Le rapport entre une espèce et un service rendu aux humains n’est pas toujours évident, mais c’est oublier que les espèces forment un tout, ont créé un équilibre sur des millions d’années et contribuent ainsi à nos besoins, matériel et mental, en un mot à notre équilibre. Nous sommes une part de la biodiversité.

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Liste rouge de l’UICN : www.uicn.fr/Liste-rouge-especes-menacees.html

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