Gardiennes de la nature – Retrouver et protéger la terre par David Happe (JNE) – Préface : Myriam Bahaffou

« Wangari Muta Maathai, Julia « Butterfly» et Nemonte Nenquimo : trois femmes, trois générations et, surtout, trois parcours de vie entièrement consacrée à la protection de l’environnement », écrit d’emblée David Happe qui rend ainsi hommage à ces Gardiennes de la Nature devenues célèbres. Toutefois son propos est plutôt de montrer comment de nombreuses femmes, souvent modestement, presque de façon anonyme, s’investissent dans la connaissance et la protection du vivant notamment dans des domaines traditionnellement réservés aux hommes. Certes des pionnières, souvent inconnues du grand public, ont marqué leur époque comme Jane Colden aux États Unis et Mme Dugage de Pommereul en France, deux botanistes du XVIIIème siècle ou encore Margaret Abell, première forestière aux États Unis en 1930. Mais elles sont restés longtemps minoritaires et le sont encore parfois.

Technicien forestier et ingénieur écologie, David Happe a travaillé à l’Office National des forêts et au ministère de l’Écologie avant de devenir expert arboricole et auteur indépendant. Il a côtoyé et côtoie toujours de nombreuses professionnelles engagées dans le respect de la biodiversité. Il nous livre dans cet ouvrage les portraits de sept d’entre elles : Marion la forestière; Antonella qui supervise au sein de l’ONF corse l’activité dans la prévention des incendies sur l’île; Isabelle, la botaniste des mousses dans la vallée de la Vézère; Émeline, maraîchère dans le sud de la Gironde; Élodie, paysanne herboriste engagée; Armelle, pépiniériste pour sauvegarder le bocage; Samantha, conservatrice de l’herbier du Cirad.

Ces portraits sont aussi l’occasion pour David Happe de rappeler l’histoire, de décrire des paysages, de parler d’un métier. L’écriture est belle, agréable à lire. Il nous donne envie de les rencontrer et de les soutenir. En effet, les femmes, dans ces métiers, restent encore minoritaires. Leur engagement envers le vivant est pourtant fondamental. « Elles sont à la base de la chaîne trophique et de notre propre existence, conclut l’auteur. Et dans les forêts à perte de vue ou sur un petit lopin de terre, au cœur des muséums ou sous la loupe du botaniste, les gardiennes qui veillent sur cette flore ont, à travers ce livre, eu à cœur de partager et de transmettre leur engagement. » Le livre s’achève d’ailleurs sur leur conseil pour celles qui voudraient exercer le même métier qu’elles.

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Éditions Le Pommier, 234 pages, 22 € – www.editions-lepommier.fr
Contact presse : Fleur Rico. Tél.: 06 78 54 68 73 – frico@puf.com
(Danièle Boone)
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